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L’apprentie, écœurée du rôle infâme que Marie Pigeonnier jouait près d’elle, lui signifia un beau matin d’aller exercer son sale métier ailleurs.

Inde iræ, comme on dit dans les nouveaux lycées de jeunes filles !

Jamais elle n’a éprrrrouvé la moindre sensation au contact d’un homme.

Elle eut quelques amies avec lesquelles elle finissait toujours par se brouiller, car elle les lassait par ses exigences ; elle était bonne camarade, tendre, affectueuse tant qu’on casquait ; autrement, bonsoir.

On a connu notamment ses relations avec Emma Destigres, qui l’adorait.

Marie savait convaincre Emma.

— « Ah ! lui disait-elle, tu es bien la prrremière femme qui… la… que… qui… Ma chèrrre Emma ! Dis-moi, est-ce bien ainsi ?»

Emma était heureuse, comme jadis la Bourgogne.

Pendant d’assez longs mois, le ménage marcha bien.

Mais tout lasse, tout passe, tout casse ;