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au cas où Marie Pigeonnier ne s’exécuterait pas.

Celle-ci, glacée d’effroi, enfonça sa tête dans l’oreiller comme pour se cacher à elle-même l’horreur qui allait se peindre sur son visage.

Elle ne voulait pas se voir rougir.

L’assaut fut terrible.

Le comte était une brute, au fond ; propriétaire de bestiaux, il traitait les femmes avec la même dureté que ses produits.

Marie Pigeonnier, dans l’attitude d’une victime qui met sa tête sur le billot, attendait dans des transes épouvantables la hache du bourreau.

La minute fatale arriva.

Marie était haletante ; elle suffoquait.

Ce fut un atroce déchirement.

Elle poussa un cri de douleur, le comte un soupir de bonheur. Il avait fouetté une femme, il se pâmait.

Enfin l’outrage était consommé ; il fut sanglant, c’est vrai, mais l’argent était gagné.