Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
69
DES MŒURS DE L'ÂME.

moi sur les points que j’ai déjà établis ; les passages que je viens de citer et beaucoup d’autres le prouvent évidemment. On trouvera ces passages, les uns dans le Timée, par exemple ceux que j’ai cités, et les autres dans d’autres ouvrages.


Chapitre vii. — Galien établit, par plusieurs passages, qu’Aristote est d’avis que les affections de l’âme dépendent du tempérament du corps.


Il est évident, par les passages suivants, qu’Aristote est d’avis que les puissances de l’âme dépendent du tempérament du sang de la matrice, duquel naît, suivant lui, notre propre sang. En effet, cet auteur a écrit dans le IIe livre Des parties des animaux (chap. ii) : « Le sang épais et chaud donne la force, le sang ténu et froid rend les sensations plus déliées ; la même différence existe pour les fluides qui correspondent au sang. Voilà pourquoi les abeilles et d’autres animaux semblables sont naturellement plus sensés que beaucoup d’animaux qui ont du sang ; et parmi les animaux qui ont du sang, ceux qui l’ont froid et ténu sont plus intelligents que ceux qui sont dans une disposition contraire. Les meilleurs sont ceux qui ont le sang à la fois chaud, ténu et pur ; car ces conditions sont excellentes pour produire à la fois le courage et l’intelligence. Conséquemment les parties supérieures par rapport aux inférieures, le mâle par rapport à la femelle, les parties droites par rapport aux gauches présentent les mêmes différences. » Évidemment par ce passage Aristote a voulu montrer que les puissances de l’âme dépendent de la nature du sang. — Plus loin, dans

    scrits, s’appuie aussi sur l’autorité de Galien. — Dans une suite de notes (p. 360 suiv. ; voy. aussi argument général, § 12, p. 36 suiv.), M. H. Martin a montré que Platon supprimait presque complétement le libre arbitre, qu’il professait un véritable fatalisme, et que ses préceptes purement moraux sont une heureuse inconséquence dans l’ensemble de son système sur le mobile des actes humains. Pour peu, du reste, qu’on lise avec attention les ouvrages de Platon, on remarquera aisément que la morale y est souvent réduite à une hygiène bien entendue, dont l’âme profite autant que le corps et par son intermédiaire. Galien est plus inconséquent encore ; sa doctrine n’est pas moins fataliste que celle de Platon ; elle ne respecte pas plus la liberté humaine, et cependant, dans le traité même qui nous occupe et dans d’autres ouvrages, le médecin de Pergame invoque précisément cette liberté ou ce discernement du bien et du mal, comme la première base de la morale.