Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/106

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
74
DES MŒURS DE L'ÂME.

— Puis il écrit encore ce qui suit : « Il y a des yeux petits ; il y en a de grands ; il y en a de moyens, et ce sont les meilleurs. Il y a des yeux qui sont très-saillants, d’autres très-enfoncés, d’autres dans une position moyenne. Les yeux enfoncés sont, chez toute espèce d’animaux, la meilleure condition pour une vue perçante ; les yeux dont la position est moyenne signifient des mœurs très-douces. Les yeux sont ou clignotants, ou fixes, ou dans une position moyenne ; ces derniers indiquent des mœurs très-douces ; les autres annoncent, ceux-ci l’impudence, ceux-là l’inconstance. » — Peu après (I, ix), Aristote parle ainsi des oreilles : « Les oreilles sont [ou grandes], ou tout à fait petites, ou d’une grandeur moyenne, ou très-dressées [ou retombantes, ou dans une position moyenne]. Les petites signifient des mœurs farouches[1], les moyennes des mœurs excellentes ; celles qui sont à la fois grandes et dressées indiquent la sottise et la loquacité. » — Tels sont les passages qu’on trouve dans le premier livre de l’Histoire des animaux ; on rencontre aussi quelques phrases analogues dans un autre ouvrage Sur les principes de la physionomie[2] ; j’en rapporterais quelques-unes, si je ne craignais d’encourir le reproche de prolixité, et de perdre mon temps sans utilité, puisqu’il m’est permis d’invoquer en faveur de cette théorie le témoignage du divin Hippocrate, le premier des médecins et des philosophes.


Chapitre vii. Passages du traité Des airs, des eaux et des lieux, et de celui Des épidémies d’Hippocrate, d’où il ressort que ce médecin professait la même doctrine que Galien sur les rapports qui unissent les tempéraments du corps et les mœurs de l’âme.


Or, Hippocrate a écrit ce qui suit dans l’ouvrage où il traite Des eaux, des airs et des lieux ; et d’abord, à propos des villes

    que celui des chèvres (roux) ; en sorte que les mots cette dernière couleur se rapportent pour lui à αἰγωπόν et non à χαρωπόν. — Cf. les Problèmes, où il est dit qu’il y a trois couleurs pour les yeux, le noir, l’αἰγωπόν et le glauque (bleu azur) χαρωπόν.

  1. Ce membre de phrase ne se trouve pas dans le texte ordinaire d’Aristote ; d’un autre côté j’ai mis entre crochets ce qui manque dans Galien et qui se lit dans Aristote. De pareils textes ont dû éprouver facilement et de diverses manières des altérations de plus d’un genre.
  2. Ce n’est pas ici le lieu d’examiner la question de savoir si l’ouvrage Sur la