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DES HABITUDES.

gement et une altération dans les parties profondes. En effet, quand la peau se resserre, la chaleur se concentre dans la profondeur du corps. De même que le froid produit les altérations énumérées plus haut, de même aussi le chaud en produit d’opposées, car il est conforme à la nature que des effets opposés soient produits par des causes opposées, les uns primitivement, les autres secondairement. À ce sujet, beaucoup de personnes sont induites en erreur en voyant que les mêmes effets sont secondairement produits par des causes contraires, et aussi que des causes identiques produisent souvent des effets secondaires contraires. Ainsi, il arrive qu’on est trompé de cette façon à propos des causes échauffantes. Donc le chaud qui agit comme cause, par exemple le soleil, lorsqu’il frappe longtemps sur le corps, produit dans le corps un état opposé à celui qu’il avait amené au début ; car au début, en nous échauffant il atténue les liquides, relâche la peau et rend nos chairs plus molles. Mais si étant [presque] nu on passe plusieurs jours au soleil pendant la saison d’été, la peau devient sèche et dure et les chairs se dessèchent ; ces phénomènes ne sont pas la suite de la seule action prolongée du chaud, mais de la sécheresse combinée avec lui. Cela nous induit souvent en erreur dans nos raisonnements touchant les causes, parce qu’on néglige leur complication ; ainsi il nous fallait [dans ce cas] penser que la chaleur humide produit des effets autres que la chaleur sèche, ce que nous ne faisons pas toujours ; aussi nous nous trompons sur l’action particulière de ces deux espèces de chaleur, quand la chaleur agit soit avec la sécheresse, soit avec l’humidité ; mais si on y fait attention, on verra que chacune d’elles conserve son action propre. De même, en effet, que l’humidité sans chaleur ou sans froid [prononcé] humecte le corps, tandis que la chaleur échauffe, la réunion de l’humidité et de la chaleur produit les deux effets à la fois ; c’est ce qui a lieu pour les bains chauds d’eau douce ; mais dans l’insolation la cause desséchante est combinée avec l’échauffante. Le soleil d’été est précisément dans ce cas ; aussi est-il naturel que les

    vel per se confestim, vel secundum accidens, non prius ; Nicolaus. — Al per initia statim, per accidens, non primo ; Aug. Gadaldinus. — Ces deux traductions diffèrent plus par la forme que par le fond.