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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, I, x-xi.



Chapitre x. — Que la structure de la main est dans un rapport exact avec sa fonction qui est la préhension. — Que les muscles jouent le rôle principal dans cet acte. — De la nécessité des ongles.


Ne méritons donc pas, par notre faute, le même reproche, mais examinons d’abord la main, puisque c’est d’elle que nous devons parler en premier lieu, puis les autres parties, en prenant pour toutes, ainsi que nous l’avons enseigné plus haut, la fonction comme point de départ de nos recherches et comme criterium de nos découvertes. Puisque la préhension est l’acte de la main et qu’il eût été impossible de rien prendre si elle fût restée immobile (dans ce cas, en effet, elle n’eût en rien différé d’une main de pierre, ou d’une main morte), il est évident que la partie principale pour cette fonction sera la partie par laquelle on trouvera que la main se meut. Comme nous avons démontré que tous les mouvements volontaires, comme sont ceux de la main, ont les muscles pour agents, les muscles seront le premier organe de mouvement pour la main. Toutes les autres parties ont été faites, celles-ci pour que la fonction s’accomplît mieux, celles-là, parce qu’elle ne pouvait pas s’accomplir sans elles, les autres pour protéger le tout. Ainsi les ongles ont été faits, ainsi qu’on l’a vu (chapp. vii et viii) pour le meilleur accomplissement de la fonction ; sans eux, il est vrai, la main eût pu saisir les objets, mais elle n’eût pu, comme elle le fait maintenant, ni les saisir tous, ni les saisir aussi bien. On a démontré que les objets petits et durs lui échapperaient facilement, si l’extrémité des doigts n’était pas munie de quelque substance dure et pouvant soutenir la chair. Jusqu’ici on a dit en quoi sont utiles la dureté des ongles et leur position.


Chapitre xi. — Des avantages de la dureté moyenne des ongles et de la faculté qu’ils ont de croître sans cesse.


On n’a pas encore dit, pourquoi les ongles sont doués d’une certaine dureté, et non pas d’une dureté plus grande[1], et pourquoi ils sont ronds de tous côtés ; il est donc temps de traiter ce sujet. S’ils avaient été plus durs qu’ils ne le sont maintenant et semblables

  1. Galien se livre à des considérations analogues pour les côtes (VII, xxi), pour le nez et pour les oreilles (XI, xii).