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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, I, xvii.

veines ; que les nerfs tirent du cerveau leur faculté psychique ; que la faculté sphygmique vient du cœur aux artères, et que le foie est la source de la faculté végétative des veines[1]. L’utilité des nerfs consistera donc à conduire de leur principe aux diverses parties la faculté sensitive et motrice ; celle des artères à entretenir la chaleur naturelle et à alimenter le pneuma psychique ; les veines ont été créées en vue de la génération du sang et pour le transmettre à tout le corps. Dans le traité Du mouvement des muscles (I, i et ii) on a dit en quoi diffèrent les tendons, les nerfs et les ligaments ; on sait aussi que dans ce traité il a été parlé de la nature des muscles, qu’il y a été établi qu’ils sont les organes du mouvement volontaire, et que leur aponévrose est appelée tendon.


Chapitre xvii. — De l’utilité des tendons des doigts ; de leur nature, de leur mode d’action, de leur insertion, de leur forme, de leur nombre. — De la disposition particulière des tendons du pouce.


Ainsi donc, pour le sujet qui nous occupe, et dans la suite de tout ce discours, prenant ces faits comme point de départ de nos démonstrations, nous nous en servirons pour établir l’utilité de chaque organe, et nous commencerons par les doigts. Comme la nature a donné aux os la structure la plus convenable pour des organes de préhension, mais qu’il était impossible que les os étant terreux et pierreux participassent au mouvement volontaire, elle a trouvé un moyen de les mouvoir à l’aide d’autres parties. Ayant fait produire des tendons par les muscles de l’avant-bras, elle les a étendus en droite ligne le long des doigts ; car les parties visibles à l’extérieur, qui meuvent les doigts et que les anciens appellent nerfs[2], sont les tendons, lesquels naissent des membranes et des nerfs dispersés dans les muscles[3] et qui s’entrelacent. Leur

  1. On trouvera, soit dans l’Appendice, soit dans la Dissertation sur la physiologie de Galien, les passages auxquels il est fait allusion ici.
  2. Je renvoie à la Dissertation précitée et à l’Appendice pour l’exposition détaillée de la doctrine de Galien sur la nature et les fonctions des muscles et des tendons. — Voy. aussi livre XII, chap. ii et iii.
  3. Toutes ces questions sont étudiées dans la partie de mon travail où je traite d’une manière générale de l’anatomie de Galien.