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DE LA MAIN.

fonction était de s’éloigner et de se rapprocher des autres doigts. Afin donc que ces mouvements aient le plus d’étendue possible, la nature a ajouté de chaque côté deux principes de mouvements [latéraux] : pour celui qui s’opère vers l’index, le tendon et le muscle qui se trouvent dans cette région (adducteur) ; pour l’autre, l’autre tendon externe et le muscle du thénar (court abducteur). Ainsi, les tendons ont été créés, l’un pour rapprocher, l’autre pour éloigner le pouce de l’index ; les muscles qui continuent l’action des tendons sont créés, l’un pour rapprocher, l’autre pour éloigner le plus possible. Les muscles et les tendons qui meuvent les doigts sont donc dans les meilleures conditions quant à leur volume, à leur nombre et à leur position ; si nous avons oublié quelque petite chose, par exemple en ce qui touche les tendons internes et particulièrement celui du pouce (faisceau dit fléch. profond., voy. p. 145, note 1), nous allons y revenir.

Il a déjà été dit (p. 145) que ce dernier tendon devait être simple, plus mince que les autres, et qu’il devait se fixer à la deuxième articulation du grand doigt ; mais ce qui n’a pas encore été dit, c’est que chaque tendon étant fait pour tirer vers sa tête les parties qu’il doit mouvoir, et que cette tête se trouvant justement placée au milieu de l’articulation du carpe, si le pouce était tendu vers cette partie, il lui arriverait toute autre chose que d’être fléchi. Ici l’art de la nature est merveilleux, et vous l’admirerez comme il convient si vous réfléchissez que la tête du tendon chargé de fléchir le grand doigt, devait se trouver au centre et dans le creux de la main. Mais s’il en eût été ainsi, le muscle qui fait suite à cette tête du tendon pour continuer sa direction, après lui, aurait dû arriver jusqu’au petit doigt et prendre, de cette façon, une position étrange et peu convenable pour plusieurs raisons : et d’abord la main eût été privée de la cavité qui sert en beaucoup de circonstances ; en second lieu, sa légèreté eût été détruite ; en troisième lieu, la flexion des doigts eût été gênée ; enfin, en quatrième lieu, et c’est là ce qu’il y aurait eu de plus étrange et de plus impossible, c’est que la tête du muscle eût été placée sur le petit doigt ; or s’il en eût été ainsi, l’insertion sur la tête de ce muscle, du nerf venant d’en haut, eût été difficile ou plutôt impossible, puisqu’il pénétrerait d’abord dans ce muscle par l’extrémité, ou du moins par le milieu. D’un côté, s’il n’était