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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, II, iv.

muscles les plus proches, mais dans ceux qui étaient plus éloignés et en même temps plus propres à cette fonction. La tête du grand doigt est si près du radius qu’elle y touche presque ; toutefois le muscle qui le met en mouvement (long ext. propre) naît du cubitus ; il en est de même du muscle qui meut latéralement les deux doigts placés après lui (extens. propre de l’index et du médius) ; il se comporte ainsi d’une façon opposée à celui qui tourne tout le carpe (faisceau carpien du long abducteur). En effet, ce dernier, prenant son origine sur le radius, s’attache par un petit tendon à la région qui est en avant de l’index et du doigt du milieu (voy. chap. xii) ; et on peut voir que, par leur position respective, ils forment une figure semblable à celle d’un chi (Χ). En effet, ils ont reçu dans l’origine, une position conforme aux mouvements que chacun d’eux avait à accomplir.

Vous serez encore plus convaincu de ce qui vient d’être exposé si vous considérez tous les muscles qui meuvent le carpe, dont je parlerai dans la suite (voy. p. 177, et chap. v), en y joignant encore l’autre tendon du pouce, afin qu’il ne reste rien à dire sur ces muscles. Il a été établi précédemment (I, xvii, p. 146) qu’il était mieux pour le grand doigt de ne pas subir une tension moyenne exacte, accomplie par un seul tendon, mais par deux tendons obliques. On a dit aussi tout à l’heure (p. 175) comment sont le tendon et le muscle qui le tournent vers l’index (extenseur propre). Celui qui l’éloigne de ce doigt (faisceau métacarpien du long abducteur) a une origine commune avec celui qui tourne tout le carpe en supination (faisceau carpien du long abducteur) ; il a été créé rond comme un soutien étendu le long du doigt jusqu’à la dernière phalange[1]. Celui qui procède de la même origine que lui et qui s’insère, en s’élargissant, à la partie du carpe située en avant du pouce, porte la main en supination (faisceau carpien du long abducteur). Comme il y a quatre mouvements pour le carpe, l’extension, la flexion, la pronation et la supination, il y a deux tendons et deux

  1. Ce membre de phrase me paraît déplacé ; il ne peut se rapporter qu’au muscle long extenseur propre du pouce, le seul dont le tendon arrive jusqu’à l’extrémité de la phalange unguéale. Galien fait arrêter le faisceau métacarpien du long abducteur du pouce à la tête même de l’os métacarpien ; c’est, on le sait, la disposition naturelle. Voy. du reste la Dissertation déjà souvent citée, pour ce passage en particulier, et pour tout le paragraphe.