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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, II, iv-v.

traire, l’articulation eût été très-facile à déplacer et lâche ; mais comme les choses sont disposées maintenant, la main est tout à fait ferme et assurée dans ses mouvements ; ensuite la nature n’aurait pas trouvé la région moyenne libre, dans laquelle elle aurait dû loger nécessairement un tendon unique, car cet espace est déjà rempli en dedans par les muscles fléchisseurs des doigts, et en dehors par les extenseurs ; et en troisième lieu, elle aurait eu besoin d’autres tendons pour opérer les mouvements latéraux. Comme les choses sont disposées maintenant, les muscles extenseurs et les fléchisseurs étant doubles, nous jouissons par eux des autres mouvements de la main, les muscles qui les opèrent ne sont pas privés d’une position favorable, et de cette façon nous agissons beaucoup plus fortement et plus sûrement que s’ils avaient été construits comme on supposait plus haut ; tout cela était précisément nécessaire.

Il faut ici prêter attention à la suite du discours et distinguer les mouvements du carpe de ceux de tout l’avant-bras. L’avant-bras a quatre mouvements qui ont de l’analogie avec ceux du carpe, et sur lesquels nous disserterons plus longtemps dans la suite (chapp. xv-xvi). Maintenant il suffit de savoir, en ce qui les concerne, que si on tient la main dans une immobilité complète, on constatera manifestement ces quatre mouvements de l’avant-bras opérés par son articulation avec le bras, et on verra que toute cette partie du membre est portée dans l’extension, la flexion, la pronation et la supination, la main restant immobile. L’articulation du cubitus avec la partie moyenne de l’humérus est le siège de l’extension et de la flexion ; les mouvements latéraux de rotation sont accomplis par l’articulation du radius avec le côté externe de la tête du cubitus. La suite du discours (chapp. vii et xvi) fera connaître en temps opportun les muscles préposés à chacune de ces articulations, quels ils sont, et quel est leur volume ; actuellement il suffit de savoir que les muscles fléchisseurs et les extenseurs de l’avant-bras sont situés sur l’humérus, que ceux qui opèrent les mouvements de rotation (pronateurs) s’insèrent sur le cubitus même, qu’ils sont obliques parce que leur mouvement est oblique, et qu’ils se fixent sur le radius parce que ce mouvement est opéré par son articulation avec le bras ; il sera aussi question de ces mouvements dans la suite (chapp. vii, xv, xvi). Il en a été fait mention