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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/218

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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, II, vii-viii.

parties. Si on a l’intelligence courte et tout à fait obscurcie, on pourra encore conserver de l’hésitation après avoir constaté ces dispositions sur un, deux ou trois os ; mais voyant toujours que, s’il s’agit pour un nerf ou pour un tendon de franchir une grande convexité d’un os, il arrive l’une ou l’autre de ces trois choses : l’os est ou creusé, ou percé, ou, du moins, le nerf est enroulé autour de la base de cet os, ne flotte jamais à nu et sans protection sur la convexité, on comprendra alors tout à fait quel art la nature déploie pour protéger chaque partie. Si on constate encore que dans les cavités des os, non-seulement les nerfs et les tendons, mais encore les vaisseaux sont consolidés par des membranes qui, jetées par-dessus, les environnent en haut et en bas, on reconnaîtra mieux encore, je pense, que toutes ces dispositions ont été prises par la nature pour rendre les parties invulnérables : ces précautions se rencontrent aussi bien dans toutes les parties du corps que pour les éminences des os du carpe. En effet, les apophyses du cubitus et du radius ont été creusées pour recevoir les tendons des trois muscles qui sont situés à la partie externe du membre et qui meuvent le carpe (radiaux, cubital externe, (aisceau carpien du long abducteur). En conséquence tous les tendons qui se trouvent dans cette partie sont entourés de tous côtés par des membranes larges, fortes et dures, naissant des os sur lesquels les tendons sont reçus, de sorte qu’ils ne peuvent être ni très-facilement blessés par les chocs extérieurs, ni souffrir de la dureté des os. Ainsi donc, de même que pour constater que la nature a pourvu à la sûreté des parties, il suffit d’avoir vu avec soin les faits révélés par l’anatomie, de la même manière on peut constater qu’elle a proportionné la grandeur de chaque muscle et de chaque tendon aux fonctions, comme cela a été démontré dans le premier livre (chap. xvii), confiant les fonctions faibles aux muscles et aux tendons peu volumineux, et les fonctions énergiques à des muscles qu’elle a créés non-seulement plus volumineux que les autres, mais même doubles. J’ai démontré que la nature avait également ordonné avec un art exquis le nombre de tous ces muscles et leurs positions, et il ne me reste rien à dire sur ce qui les concerne.