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DU BRAS.

du radius dont nous parlons actuellement, l’épaisseur et le nombre des ligaments, n’a pas donné à son articulation des ligaments moins résistants qu’à toutes les autres articulations du reste du corps, de même elle a muni de vigoureux ligaments l’articulation du cubitus avec l’humérus ; et, bien que cette articulation fût très-solide par elle-même, craignant la force des mouvements qui s’y passent, elle a attaché par de forts liens le radius au cubitus à chacune de leurs extrémités. Mais c’est assez sur l’articulation du coude ; parlons maintenant des autres parties du bras.


Chapitre xvi. — Utilité de la forme de l’humérus. — Usage des chairs dont il est revétu ; les anatomistes n’ont pas traité de cet usage. — Heureuse disposition des muscles du bras. Ils servent à la fois aux mouvements du membre et à la protection de l’humérus ; ignorance fâcheuse des médecins à cet égard ; ils ne peuvent connaître l’utilité d’une partie dont ils ignorent la fonction et la position. — Rapports des deux masses musculaires du bras, externes et internes. — Proportion exacte entre le volume des muscles et celui des os.


Il me reste à traiter, pour ce qui regarde le bras, de quatre muscles et d’un os, car je m’occuperai des nerfs, des artères et des veines du bras quand je décrirai tous les vaisseaux qui se répandent dans l’universalité du corps (XVI, viii). L’humérus est avec raison convexe à sa face externe et concave à sa face interne ; car il était mieux, ainsi qu’il a été dit au commencement, que les bras fussent tournés l’un vers l’autre[1] ; cela étant, il était mieux aussi que les os se regardassent par leur concavité, et que leur convexité fût tournée du côté externe. Disons de suite que cette construction a rendu les bras très-propres à embrasser les corps ronds, en même temps qu’elle prépare un abri aux vaisseaux qui se distribuent à tout le membre. De plus il était mieux, et cela est évident, je pense, que l’os du bras fût recouvert par les muscles qui mettent l’avant-bras en mouvement ; car cet os avait besoin d’un moyen de défense et de revêtement, non-seulement contre le froid et le chaud (Cf. I, xiii), mais encore, et surtout, en vue du contact des corps durs ; car la peau privée de chair n’était pas capable de résister seule contre la moindre de ces in-

  1. Voy. I, v, p. 119 et la note correspondante. — Voy. aussi plus loin le chapitre xix et le livre XVII.