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DU MEMBRE ABDOMINAL.

il est mû par quelque intérêt particulier, celui dont l’esprit a été nourri dans de mauvaises doctrines qui ne permettent pas de reconnaître que la nature a créé toutes choses avec art.

Plaignons ceux qui, dès le principe sont si mal partagés en ce qui touche les grandes conceptions ; instruisons les hommes intelligents et qui aiment la vérité ; après leur avoir rappelé qu’en traitant de la structure de la main (I, xvii), nous avons enseigné que quatre mouvements étaient nécessaires à chacun des doigts, que ces doigts sont pourvus de deux grands tendons fléchisseurs, de tendons extenseurs simples et plus petits que les fléchisseurs, d’autres plus petits encore et chargés des mouvements externes dans le sens du petit doigt (extenseurs propres) ; enfin d’autres très-petits, nés, avons-nous dit, des muscles de la main et chargés de l’autre mouvement, l’interne, celui qui s’opère dans le sens du pouce (lombricaux), nous démontrerons que les mêmes mouvements existent avec raison à chacun des orteils ; ils sont fléchis par les tendons les plus grands ; leur mouvement latéral interne est opéré par les tendons les plus petits ; les tendons extenseurs et ceux qui sont chargés du mouvement latéral externe ont une grandeur intermédiaire.

Toutefois les muscles fléchisseurs ne sont pas aussi grands que ceux des mains, parce que le pied ne devait pas être un instrument de préhension identique à la main. La nature tout en conservant dans le pied les mêmes points d’insertion que ces tendons avaient dans les mains pour les motifs exposés par nous au sujet de ces derniers organes (Cf. I, xvii), en a réduit la grandeur. Car si les pieds sont plus forts que les mains, les tendons des pieds, loin d’être plus grands que ceux des mains, leur sont de beaucoup inférieurs. — L’usage des doigts de la main est plus étendu et exige des actions plus fréquentes et plus énergiques. C’est donc avec juste raison que, non-seulement les doigts, mais encore les tendons des pieds et des mains sont dans un rapport inverse pour la grandeur. En effet, autant le pied, dans son ensemble, est plus grand que la main entière, autant les doigts et les tendons du pied sont plus petits que ceux de la main ; car, l’action principale des mains est dans les doigts, lesquels sont faits pour être des organes de préhension. Les pieds qui ne sont pas uniquement disposés pour la préhension, mais particulièrement pour la sûreté de la station, et