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DES ORGANES ALIMENTAIRES.

suivants (V, xiv-xv), il pouvait se glisser, dans les intervalles qui les séparent, quelques-uns des intestins grêles qui comprimant et comprimés, resserrant et resserrés, causant de la douleur et en éprouvant auraient contrarié le mouvement de ces muscles et contribué à ralentir eux-mêmes la sortie des excréments. On peut apprendre par les personnes blessées au péritoine et mal traitées, combien elles sont sujettes aux affections susdites. Dans l’état actuel le péritoine formant une enveloppe générale, rien ne contrarie les mouvements, et la position mutuelle des parties garantit de la compression et les muscles placés en dehors, et tout ce qui est à l’intérieur, non-seulement les intestins, mais encore les viscères.

Il est une autre utilité de l’enveloppe appelée péritoine : s’étendant exactement sur toutes les parties internes (c’est de là que lui vient son nom[1]), touchant par ses extrémités supérieures au sternum, aux fausses côtes, rencontrant la face oblique du diaphragme[2], il aide au mouvement péristaltique (περισταλτικὴ κίνησις[3]) de l’estomac et des intestins qui opère, disions-nous, la défécation (chap. vii). Le péritoine et le diaphragme (cf. V, xiv, et surtout xv), comme deux mains, unis en haut et séparés en bas, compriment et serrent les viscères intermédiaires, et poussent les excréments vers le bas, de telle sorte que si le péritoine eût été uni à sa partie inférieure avec un autre muscle de la nature du diaphragme et en

  1. « Le péritoine enveloppe les viscères, les intestins, les vaisseaux situés entre le diaphragme et la naissance des jambes, et de plus la matrice et la vessie. Son nom dérive de cet usage même (ἀπὸ τοῦ περιτεστάσθαι). » Manuel des Dissections, VI, iv, init. — Voy. l’Appendice et la Dissert. sur l’anat.
  2. De ce passage et du commencement du chap. x, il résulte que Galien n’a pas connu le péritoine pariétal. — Voy. la Dissert. précitée. — Il accorde aussi, mais à tort, une faculté contractile au péritoine.
  3. Sur ces mouvements péristaltiques voy.la longue note d’Hoffmann, p. 67-8, et ma Dissertation sur la physiologie de Galien. — « Le péritoine procure aux viscères abdominaux la faculté de se mouvoir librement. Il est la conséquence et plus tard la cause du mouvement de ces organes, la conséquence du travail de l’accroissement qui a pour résultat de les séparer des parois abdominales, et la cause de la mobilité dont ils jouissent plus tard. Cette mobilité manque à tous les organes qui ne reçoivent de lui aucune enveloppe ou auxquels il n’en fournit qu’une incomplète (pancréas, reins, capsules surrénales, duodénum, etc.). Nulle autre membrane séreuse ne permet aux parties qu’elle tapisse des mouvements aussi libres et aussi variés. » Huechkf, Traité de splanch., p. 179.