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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, IV, xii.



Chapitre xii. — Principes qui doivent présider à la recherche des fonctions du foie. — Le foie est l’origine des veines et le principe de la sanguification. Quelles sont les parties qui dans le foie fournissent cette origine et constituent ce principe ? Le parenchyme même de cette partie. — Faits et raisonnements qui le démontrent.


C’est maintenant le moment convenable de passer au foie en rappelant tout d’abord les principes établis dans d’autres traités (Des Dogmes d’Hipp. et de Platon, VI, viii, t. V, p. 568, suiv. — Cf. aussi Utilité des Parties, I, xiii), principes utiles non pas seulement à notre but actuel, mais à toute la suite de notre discours. Nous avons dit qu’à l’égard des parties (μόρια) composées du corps auxquelles est confiée quelque fonction, et que nous nommons organes (ὄργανα), il faut, à l’aide des dissections, examiner quelle est la partie qui ne se rencontre pas ailleurs dans tout le corps, et se persuader que dans l’organe entier c’est elle qui est le principe de l’action spéciale, tandis que les autres parties ont des usages communs. Il en est ainsi du foie que nous tenons pour être le principe des veines et le premier instrument de la sanguification. C’est ce que nous avons démontré ailleurs[1].

Recherchons quelle est cette partie même qui est à la fois le principe des veines et la cause de la génération du sang. Il n’est pas possible en effet d’attribuer ce résultat ni aux artères, ni aux veines, ni aux nerfs (car ces parties sont communes à tout le corps), ni à la membrane extérieure placée sur le foie, et que tout à l’heure nous disions venir du péritoine (chap. x.). Si ces parties n’y sont pour rien, il nous reste à examiner les conduits de la bile, et ce qui est comme la chair du foie. L’un ou l’autre, ou tous deux sont-ils les principes de la fonction spéciale de l’organe ? Quant aux conduits de la bile, ne serait-il pas ridicule de les supposer l’organe de la sanguification ou de voir en eux l’origine des veines ? Ces conduits, en effet, naissant de la vessie (κύστις, vésicule biliaire) attachée au foie, et appelée réservoir biliaire (χοληδόκος), présentent une nature identique à celle de cette vésicule et contiennent de la bile, non du sang. On les trouve non pas seulement dans le foie, mais hors du foie ; je citerai celui

  1. Voy. Hoffmann, l. l., p. 69, et ma Dissertation sur la physiologie de Galien.