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DES ORGANES ALIMENTAIRES.

cela que les veines de l’estomac et de tous les intestins ont une certaine faculté formatrice du sang, en vertu de laquelle l’humeur (χυμός) provenant des aliments s’hématose déjà par l’action des veines avant de pénétrer dans le foie. Les conduits venant de la vésicule biliaire (canaux cystique et cholédoque) ont évidemment pour fonction de séparer la bile. La membrane [péritonéale] extérieure est pour le foie une sorte de peau. Un nerf (plexus hépatique) vient s’y insérer afin que le viscère ne soit pas complétement dépourvu de sensibilité, comme aussi une artère (artère hépatique) pour maintenir la chaleur naturelle dans un degré moyen : c’est ce que nous avons démontré dans le livre Sur l’utilité du pouls. Avons-nous donc parcouru toutes les parties du foie ou en reste-t-il quelqu’une à décrire ? Il n’en reste pas une. Tout est compris dans notre énumération, veines, artères, nerfs, substance propre du foie, conduits de la bile, membrane recouvrant le tout.


Chapitre xiii. — Série des problèmes qu’on doit savoir résoudre pour bien juger de l’utilité du foie. — Il ne suffit pas de connaître l’utilité d’une partie, il faut approfondir celle de toutes les parties, en tenant compte de toutes les circonstances anatomiques essentielles ou accessoires. — Galien résout successivement les problèmes qu’il s’est posés, et attaque en passant Érasistrate à propos des fonctions qu’il attribue aux ramifications de la veine porte dans le foie. — L’existence des plexus veineux du foie a pour but la transformation en sang (hématose) de l’aliment venu de l’estomac. — De la position respective des veines porte et hépatiques et des canaux biliaires dans l’intérieur du foie. — Pourquoi une artère petite et un nerf très-petit pour le foie ? — Le foie ne jouit comme les plantes que de la faculté nutritive. — Doit-on l’appeler nature ou âme nutritive ?


Il reste à décrire la position, le nombre, la grandeur, la contexture, la configuration, l’union, les rapports de ces parties entre elles. L’art de la nature se montre avec évidence, si elle ne paraît pas disposer seulement dans un but déterminé la substance des parties [essentielles], mais si elle fait concourir aussi à ce but les dispositions accidentelles. Si vous n’apprenez sans tarder pourquoi la nature n’a pas créé une grande cavité unique au foie, semblable aux deux cavités du cœur, vous méconnaissez l’admirable prévoyance dont elle a fait preuve ici. Vous méconnaissez également cette prévoyance si vous ne savez pas pourquoi le nerf s’insère sur la tunique du foie, mais ne pénètre pas manifestement