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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, IV, xv.

canal veineux (veine splénique), comme à travers un conduit (οἷον στομάχου). Une fois attirées, la rate ne les déverse pas immédiatement dans l’estomac, mais elle commence par les élaborer et les transformer à loisir, en se servant principalement pour ce travail des artères grandes et nombreuses répandues dans tout le viscère par la nature qui ne les y a pas distribuées au hasard, ni pour être oisives, mais qui a voulu que par leur mouvement incessant, par la chaleur naturelle que le cœur transmet à ces artères, elles pussent élaborer, broyer, altérer, transformer les sucs épais venus du foie dans la rate. Tous les matériaux transformés en une humeur appropriée au viscère, deviennent l’aliment de la rate. Ceux qui ont échappé à cette élaboration, qui ne peuvent ni se transformer en particules ténues d’un sang utile, ni servir aucunement à la nutrition, sont déversés par la rate dans l’estomac au moyen d’un autre conduit veineux (veines courtes), et là ils sont d’une utilité non médiocre que j’indiquerai en traitant des excréments (livre V, chap. iv).

Actuellement, nous examinerons les autres détails de structure de la rate, et d’abord sa substance propre, appelée par quelques-uns parenchyme ; c’est par cette substance même que la rate a la puissance d’attirer dans son sein les humeurs atrabilaires ; cette substance a été faite assez flasque et assez rare, comme est une éponge, pour attirer aisément et recueillir ces humeurs épaisses. Pour maintenir perpétuellement cette propriété dans le tissu de la rate, les artères se ramifient en tous sens dans le viscère, artères qui, dans une autre circonstance indiquée tout à l’heure, sont encore d’une utilité assez importante ; car nous avons dit qu’elles servaient puissamment à élaborer les sucs apportés du foie dans la rate[1]. Elles conservent aussi toujours la substance du viscère dans un état de raréfaction, comme celle du poumon. Car si nous avons démontré nettement dans notre traité Sur les facultés naturelles (III, xiv ?) que chacun des organes nourris tire son aliment des vaisseaux voisins, celui qu’il emprunte aux artères, est naturellement plus ténu, celui que lui fournissent les veines,

  1. Cf. chap. xiii et suivez la comparaison du foie et de la rate, comparaison qui est certainement dans la pensée de Galien. — Voy. Hoffmann, l. l.,p. 76.