entre autres : La nature, s’écartant peu à peu du type végétal, a créé les animaux dans un ordre ascendant de perfection jusqu’à ce qu’elle arrivât au plus parfait de tous, l’homme, sujet de notre livre.
Je ne veux donc parler ni du nombre des estomacs dans les ruminants, ni de l’estomac et des autres organes de la nutrition dans chaque espèce d’animaux. Aristote a traité habilement tous ces sujets[1]. Si la brièveté de la vie n’interdisait pas les plus belles recherches, peut-être un jour pourrai-je compléter ce qui reste à dire sur ce sujet. Maintenant qu’il nous suffise d’exposer si nous le pouvons, dans tous ses détails, la structure de l’homme. Reprenons donc le fil de notre discours là où nous l’avons interrompu, en avertissant nos lecteurs de ne pas attendre la démonstration d’aucune fonction, car nous les avons exposées toutes dans notre traité Sur les facultés naturelles ; nous avons expliqué aussi (Facultés natur., III, xiii, xiv et xv) comment les orifices des artères qui pénètrent dans l’intestin, absorbent peu de nourriture, tandis
- ↑ Part. anim., III, xiv ; Hist. anim., II, xvii. — Cf. Galien lui-même, Adm. anat., VI, iii. — On voit, du reste, qu’il avait eu le dessein d’écrire plus amplement sur ce sujet, mais il ne paraît pas avoir accompli son projet, ou son livre n’est pas arrivé jusqu’à nous. — Voy. sur la longueur proportionnelle et la forme comparative des intestins, Cuvier, t. IV, p. 173, suiv. et p. 226, suiv. — Les modernes ont confirmé l’opinion des anciens, que la forme et la longueur du canal intestinal sont en rapport avec le genre d’alimentation.
reconnaître lesquels sont aux confins et lesquels occupent le milieu ; car, après les êtres inanimés vient d’abord le genre des plantes, et, parmi elles, les unes diffèrent des autres suivant qu’elles paraissent plus ou moins participer à la vie. Tout ce genre, comparé aux autres corps, paraît presque animé ; comparé aux animaux, il paraît inanimé. Le passage des plantes aux animaux est insensible ; car, parmi les êtres qui sont dans la mer, on peut se demander, pour quelques-uns, si ce sont des animaux ou des plantes. » — Aristote étend les mêmes considérations aux manifestations générales de la vie, mouvement, sensibilité, nutrition, génération ; plus haut il avait montré que les mœurs des animaux sont un vestige de celles mieux dessinées de l’homme ; sous ce rapport, les animaux ne diffèrent de l’homme que du plus au moins, et l’homme ne diffère aussi de beaucoup d’animaux que du plus au moins. — « Du reste, ajoute-t-il, l’enfant n’a que les vestiges des mœurs qu’il aura plus tard, de sorte qu’à cet âge l’âme ne diffère guère de celle des brutes ; aussi n’est-il pas étonnant que les animaux aient des mœurs, ou identiques, ou semblables, ou analogues à celles de l’homme. » — Cf. aussi Galien, Utilité des parties, XIV, vi.