à se mouler exactement sur les aliments et à les retenir jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment cuits. — C’est ainsi que la nature a pourvu à l’écoulement des excréments bilieux.
Il reste encore cet excrément ténu et aqueux que nous appelons urine ; la nature qui a créé les reins pour séparer cet excrément [du sang] les a placés près du foie (cf. IV, v et vi) ; pour que son expulsion ait lieu convenablement, elle a disposé d’abord un réceptacle, la vessie en guise de réservoir, puis, à l’extrémité de la vessie, un muscle qui prévient la sortie intempestive du liquide (voy. ch. xvi). Si la meilleure place pour la vessie était à la partie la plus déclive où sont évacués les résidus des aliments, si la meilleure aussi pour les reins, comme nous venons de le dire, était près du foie, il était nécessaire de créer entre les reins et la vessie quelque moyen de communication. Tel est le but des conduits appelés uretères (οὐρητῆρες), conduits longs et forts, qui unissent les reins à la vessie. Ainsi c’est par l’action des reins que l’urine se sépare du sang ; de là elle descend à travers les uretères dans la vessie d’où elle est expulsée au temps marqué par la volonté.
Ces notions ne suffisent pas pour admirer l’art de la nature, il faut encore connaître l’utilité qui résulte de la position des reins, le rein droit étant situé plus haut et souvent touchant le foie, le rein gauche étant situé plus bas[1]. A propos de leur forme nous
- ↑ Galien va donner tout à l’heure (voy. chap. vi) les plus belles raisons pour établir que cette disposition est utile, nécessaire, et directement en rapport avec