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DES ORGANES RESPIRATOIRES.



Chapitre xi. — La veine artérieuse (artère pulmonaire) vu son épaisseur, sa double tunique et ses valvules, ne pouvait provenir que du cœur et non de la veine cave. — Description et utilité particulière des valvules sigmoïdes. — Utilité commune et propre des autres valvules des orifices du cœur. — Nombre et destination de ces orifices. — La description de ces orifices et de leurs valvules est renvoyée au chapitre xiv. — Récapitulation des trois chapitres précédents.


Après avoir démontré l’utilité considérable de ces membranes (valvules sigmoïdes), l’utilité plus grande de cette veine (artère pulmonaire ou veine artérieuse) si épaisse et si dure qui nourrit le poumon même, il convient de montrer que la veine cave ne pouvait donner naissance ni à un vaisseau artériel, ni à de semblables membranes. Qu’un vaisseau artériel ne pût sortir d’une veine, cela est évident pour tout le monde. La tunique de la veine est unique et mince, celle de l’artère n’est ni unique ni mince, elle est double : la tunique intérieure (voy. chap. iv, p. 387, note 1 med.) est fort épaisse, serrée et dure, et se divise en fibres transversales ; la tunique extérieure est délicate, mince et poreuse comme celle de la veine. Il n’était donc pas possible à la tunique simple et mince qui recouvre la veine cave d’engendrer une tunique épaisse et double. Le cœur lui-même, tout épais qu’il est, ne donne pas naissance par tous ses points à un vaisseau artériel ou veineux indifféremment. Les vaisseaux à tunique simple, molle et mince naissent, des parties à la fois plus molles et plus minces[1] ; les vaisseaux à tunique double dense et dure, des parties plus denses. Les membranes, avec leur forme et leur grandeur, telles qu’on les trouve à l’orifice de la veine artérielle (artère pulmonaire), ne pouvaient pas non plus exister sans le concours du cœur. Il leur fallait un lieu sûr qui leur permît de prendre naissance et de trouver des points d’appui pour se maintenir droites et inébranlables dans leur résistance aux

  1. Des ventricules partent d’une part l’artère pulmonaire (veine artérieuse) et de l’autre l’aorte. Le ventricule droit est la partie la plus molle, et le ventricule gauche la plus dure du cœur proprement dit. — En admettant que le cœur est le point d’émergence de la veine artérieuse, Galien est évidemment infidèle à sa théorie sur l’origine des veines, qu’il fait toutes procéder du foie. Mais il a dû, quoiqu’il ne le dise pas, se donner à lui-même pour excuse la nature toute particulière de ce vaisseau.