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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VI, xvi.



Chapitre xvi. — Comparaison des deux ventricules eu égard à leur épaisseur ; avantages qui résultent pour l’équilibre du cœur de ce que le plus épais contient l’air, et le plus mince, le sang. — Le péricarde en éloignant le cœur à la fois du sternum et du poumon, et présentant lui-même une substance intermédiaire entre celle des os et celle du parenchyme pulmonaire, protège le cœur et les poumons, permet leurs libres mouvements et se trouve lui-même à l’abri des lésions. — Galien récapitule ce qu’il a dit au sujet des valvules ; il croit qu’à travers leurs orifices, un peu de sang arrive au ventricule gauche, et un peu d’air au ventricule droit. — Exemples de cette proposition d’Hippocrate que tout est dans tout.


En effet, toute la partie gauche du cœur est fort dure et fort épaisse, comme devant servir de parois à la cavité pneumatique ; la partie droite, au contraire, est mince et molle, afin que l’une et l’autre soient conformes aux matières qu’elles retiennent et que l’équilibre du cœur soit maintenu. Il était mieux, en effet, que l’air fût contenu dans une tunique plus épaisse, et que le poids du sang enfermé dans la cavité droite fît équilibre à la masse de la cavité gauche. Si la nature avait créé la même cavité à la fois pourvue d’une tunique (paroi) épaisse et remplie de sang, tout le cœur eût été entièrement renversé de ce coté. Mais dans l’état actuel, le corps plus lourd recouvrant la substance plus légère, et le corps plus léger la substance plus lourde, l’équilibre du cœur résulte de la pondération des deux parties. Et, bien qu’aucun ligament ne l’attache aux organes voisins, néanmoins il demeure toujours sans incliner, ni pencher, suspendu au centre de cette dure tunique appelée péricarde, qui naissant très-large de la tête (base) du cœur[1], puis se rétrécissant peu à peu, se termine comme le

  1. C’est là une façon inexacte de parler, si Galien entend par la tête du cœur la naissance même des ventricules ; mais en plusieurs autres endroits (voy. note 1 de la p. 389) il fait partir le péricarde des gros troncs vasculaires qui sont en connexion avec le cœur ; on doit donc admettre qu’il ne s’en est pas tenu rigoureusement ici à son système sur les oreillettes, et qu’en disant la tête du cœur, il entend particulièrement ce que les anatomistes appellent base des ventricules et face supérieure des oreillettes, là précisément où l’on voit les gros troncs des vaisseaux. — Dans le Manuel des dissect. (VII, iii) Galien nous montre le péricarde placé entre les deux sacs pleuraux droit et gauche (ailleurs, Dogmes d’Hipp. et de Platon, VI, vii, il appelle le péricarde la troisième cavité de la poitrine) ; d’abord accolés l’un à l’autre au niveau des clavicules, ces sacs pleuraux s’accolent