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DES ORGANES DE LA VOIX.

a plus de facilité pour se dilater et se contracter et se trouve en même temps moins exposé aux lésions. En effet, si toutes ses parties eussent formé un ensemble continu, peut-être l’une d’elles eut-elle souffert dans les inspirations violentes quand le poumon

    divisé en deux (lobe supérieur et lobe inférieur) ; cette division n’est pas également manifeste ; elle l’est très-peu chez l’homme. Le poumon de l’homme n’est pas subdivisé comme celui de certains vivipares. » Rufus (De appel. part. corp. hum., ed. Clinch., p. 57) dit simplement qu’il y a cinq lobes au poumon. Galien, comme on l’a vu, admet également cette division en cinq lobes, deux à gauche et trois à droite : il s’est particulièrement occupé du cinquième qu’il décrit minutieusement. Comme tous les auteurs ne sont pas d’accord sur ce qu’il entendait par ce cinquième lobe, il importe de le déterminer positivement. Il nous suffira de renvoyer ici aux passages qui regardent le cinquième lobe et qui se lisent dans le chap. iv du livre VI de notre traité, en ajoutant que les diverses particularités qu’on y remarque sont toutes confirmées par l’abréviateur de Galien, Théophile (De fabrica corp. humani, III, v et xi, p. 94 et 102, éd. Greenhill, Oxford, 1842, in-8). Galien a aussi parlé de ce cinquième lobe dans le Manuel des dissect., VII, xi, t. II, p. 625 : « Au premier abord, dit-il, et pour les anatomistes peu exercés, le poumon droit ne semble composé que de deux lobes comme le poumon gauche ; mais un examen plus attentif fait bientôt reconnaître le cinquième lobe qui est petit, et qui semble une production des deux autres : on le découvre facilement en dirigeant son attention sur la veine cave qu’il soutient ; l’excavation qu’il présente pour la recevoir est surtout visible sur l’animal vivant. » Il importe aussi de rappeler ces paroles remarquables du traité De l’utilité des parties (VI, iv, p. 391) : « Vous ne trouverez pas d’animal chez lequel le nombre des lobes de la partie droite ne dépasse d’au moins un celui de la partie gauche — (observation confirmée par les recherches modernes). — Tous les animaux n’ont pas de chaque côté deux lobes comme l’homme, mais tous en ont un particulier placé sous la veine cave. » Si l’on s’en tenait à la lettre de ce texte on serait tenté d’admettre que Galien a décrit les poumons humains et que son cinquième lobe est notre lobe médian, ainsi que quelques auteurs paraissent l’avoir cru (voy. en particulier Hoffmann, l. l., p. 100-101) ; mais il n’en est rien : pour le médecin de Pergame le singe et l’homme sont identiques, du moins au point de vue anatomique : ainsi, quand il parle de l’homme, c’est le singe qu’il faut entendre ; la description des parties le prouve surabondamment. Nous allons le voir spécialement pour le poumon : d’ailleurs Galien montre bien lui-même qu’il a étudié cet organe sur un singe et non sur un homme, puisqu’en parlant du sillon que présente le cinquième lobe il ajoute : « Ce sillon s’observe surtout quand l’animal est vivant. » Il suffira de rapprocher de celle de Galien la description du lobe accessoire de Cuvier (lobule sous-cardiaque de Blainville), pour démontrer clairement qu’il y a identité parfaite entre ce lobule et notre cinquième lobe. — Le lobule sous-cardiaque ne s’aperçoit pas au premier abord, car il est entièrement recouvert par les autres