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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VIII, i.
LIVRE HUITIÈME[1].


de la tête, de l’encéphale et des sens.


Chapitre i. — De l’utilité du cou en général, son existence est subordonnée à celle du poumon. — Relations et subordination des diverses parties qui composent le cou. — Pour certains animaux, le cou, par sa longueur, remplit en quelque sorte l’office de main. — Chez l’homme, le cou est fait en vue du larynx, lequel, à son tour, est créé en vue de la voix. — Une autre utilité secondaire du cou, c’est de permettre la production des nerfs pour l’épaule et le bras.


La suite des explications nous amène à parler de toutes les parties du cou et de la tête ; mais, avant de les décrire une à une, il est bon d’examiner, à propos de ces membres en général, dans quel but ils ont été créés, surtout si l’on considère que beaucoup d’animaux sont les uns privés des deux membres, les autres de la tête seule. Les langoustes, les écrevisses, les pouparts, les crabes, manquent de l’un et de l’autre (cf. III, xii, VII, iii) ; tous les poissons ont une tête, mais point de cou. Pour la production du cou, il n’est pas difficile de s’en rendre compte. Toujours, on le voit disparaître avec le poumon[2]. Aussi, chez tous les poissons, le cou manque parce qu’il n’existe pas de poumon. Au contraire, les animaux pourvus d’un poumon ont tous un cou sans exception. S’il en est ainsi, en examinant la relation des parties du cou avec le poumon, que cette relation regarde une ou plusieurs parties, nous découvririons la nécessité de l’existence du cou tout entier.

  1. Comme les livres du traité De l’utilité des parties, où il est question de l’encéphale, de la moelle et des nerfs, ont une très-grande importance ; comme d’un autre côté je donne dans le troisième volume une traduction des livres inédits du Manuel des dissections sur le même sujet, je réserve pour la Dissertation sur l’anatomie et la physiologie l’examen de toutes les questions que soulève l’étude du système nerveux, questions qui m’avaient déjà occupé en 1841 dans ma Thèse inaugurale.
  2. Aristote (Part. Anim., III, iii, init. ; cf. aussi IV, x, init.) dit : « Le cou est situé sous la tête, chez les animaux qui ont un cou ; car tous les animaux n’ont pas un cou ; mais ceux-là seulement qui possèdent les parties en vue desquelles le cou a été formé ; or ces parties sont le pharynx (trachée-artère), qu’on nomme aussi artère, et ce qu’on appelle l’œsophage. Le pharynx a été formé en vue du poumon ; car c’est à travers ce conduit que les animaux attirent et expulsent l’air, en insufflant et en exsufflant. Aussi les animaux qui n’ont pas de poumon, n’ont-ils pas non plus