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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VIII, ix.

cune des parties dépouillées se rejeter et se répandre au dehors ; quand il sera dénudé, d’arrondi et de périphérique qu’il était, il s’élargit sur toutes les faces, ses parties les plus élevées retombant et s’écoulant sur les côtés. Cependant déjà, comme vous expérimentez sur un animal mort, une grande partie du pneuma psychique et des vapeurs s’est échappée, toute la chaleur naturelle l’a abandonné, tout ce qu’il renfermait de sang, de phlegme ou d’autre humeur s’est coagulé par le froid, en sorte que toutes ces causes réunies ont durci et refroidi l’encéphale. Et même alors, on voit clairement qu’il a besoin d’être serré et contenu par la membrane choroïde[1]. Comment, quand l’animal est en vie, n’en aurait-il pas bien plutôt encore besoin ? En effet, possédant cette membrane comme enveloppe naturelle, il en avait bien plutôt besoin, lorsqu’il était encore humide et mou, que dans l’état où on le voit sur l’animal déjà mort.


Chapitre ix. — La dure-mère défend l’encéphale des atteintes du crâne, et, à son tour, la pie-mère protège l’encéphale contre la pression qu’il aurait à subir de la dure-mère. Ainsi la nature a établi une merveilleuse transition entre la substance absolument dure du crâne et la substance absolument molle du cerveau.


La dure-mère est aussi une enveloppe de l’encéphale, ou plutôt ce n’est pas simplement enveloppe qu’il faut l’appeler, mais rempart protecteur qui prévient les chocs de l’encéphale contre le crâne. Pour la pie-mère, c’est véritablement l’enveloppe adhérente de l’encéphale. En effet, la dure-mère est séparée de lui, ne s’y rattachant que par les vaisseaux qui la traversent ; si la nature n’avait pas établi entre eux la pie-mère, le voisinage de la dure-mère avec l’encéphale n’eût pas été exempt d’inconvénient. Platon[2], à propos de la terre et du feu, dit que comme ces deux

  1. J’ai déjà discuté cette opinion dans mon Exposition des connaissances de Galien sur l’anatomie, la physiologie du système nerveux, mais j’y reviens avec plus de détails dans la Dissertation sur l’anatomie.
  2. « C’est de feu et de terre que Dieu, commençant à construire le corps de l’univers, dut le former. Mais il est impossible de bien unir deux corps seuls sans un troisième ; car il faut qu’entre eux se trouve un lien qui les rapproche tous deux, et le meilleur des liens est celui qui réunit le plus parfaitement en un seul corps et lui-même et les deux corps qu’il unit. Or, il est de la nature de la