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DU CRÂNE, DE L’ENCÉPHALE ET DES NERFS CRÂNIENS.
LIVRE NEUVIÈME[1].


du crâne, de l’encéphale et des nerfs crâniens.


Chapitre premier. — Tout aliment renferme une portion nutritive et un résidu. — Conséquences fâcheuses qui résultent de l’arrêt du résidu dans l’intérieur des parties. — Précautions prises par la nature pour faciliter l’évacuation des superfluités. — Diversité des voies d’évacuation suivant la nature des parties, et celle des résidus. — L’encéphale trouve dans la structure du crâne et dans les sutures, le moyen le plus convenable de se purger de ses superfluités (voy. la Dissertation sur la physiologie).


Après avoir traité de toutes les parties de l’encéphale, et, en plusieurs cas, effleuré forcément dans notre discours ce qui regarde les parties avoisinantes, par suite du rapport physique que nous y trouvions, il convient d’exposer dans ce livre l’utilité des autres parties de la tête, en reprenant au point où s’est arrêté le livre précédent.

Une des préoccupations les plus constantes de la nature a été de purifier des superfluités de l’aliment toutes les parties du corps, surtout les parties importantes, comme l’encéphale. En effet, dans l’humeur qui y afflue, il y a une portion si utile, qu’elle s’assimile au corps nourri ; c’est là le véritable aliment. Tout le reste, qui est arrivé jusqu’au membre avec la portion utile et qui, cette dernière étant absorbée, s’est séparé d’elle, cherche des conduits propres à son excrétion ; s’il n’en trouve pas, en s’accumulant sur place, il commence par peser comme un fardeau, puis il s’oppose à l’introduction de nouvelles humeurs, dont il occupe les passages ; de cette façon il empêche le membre de recevoir l’aliment. Ce sont là les conséquences les moins fâcheuses.

Il en est deux autres plus graves, artisans de maladies auxquelles ne peuvent échapper les corps non purifiés (voy. Hippocrate, Aph. II, vi). De même que les animaux poussés par la faim dévorent une nourriture fangeuse ou quelque autre semblable, de même les membres, manquant d’aliments convenables, sous l’impulsion d’un besoin naturel, s’approprient ordinairement

  1. Voy. la première note du livre VIII.