d’attirer. Les corps qui attirent doivent en effet posséder plus de ressort et de chaleur.
Il convient ici, interrompant un instant le discours, de nous rappeler, à propos de toutes les veines et artères du corps, comment elles s’insèrent dans toutes les parties qui ont besoin des deux espèces de vaisseaux ; comment parfois elles sont si proches et si voisines les unes des autres qu’elles sont en contact dans l’estomac, le jéjunum, dans tout l’intestin grêle et le colon. Rappelons-nous ces vaisseaux d’abord ; puis ceux du foie, du poumon, des reins, de la vessie, de l’utérus, de la rate et du cœur même ; enfin ceux des épaules, du thorax, des mains et des jambes ; souvenons-nous que dans toutes ces régions on ne voit pas naître des parties inférieures la veine, et des parties supérieures l’artère ; ni du côté droit une espèce de vaisseau, et du côté gauche l’autre espèce ; ni l’artère en avant et la veine en arrière, et qu’en naissant des mêmes parties, loin d’être fort éloignés l’un de l’autre, ces vaisseaux sont au contraire, dans toutes ces parties, si voisins qu’ils se touchent, et que toujours la veine est placée sur l’artère.
Mais si, pour l’encéphale, il était préférable que les vaisseaux y pénétrassent de lieux différents, ou mieux tout à fait opposés, n’admirerons-nous pas la prévoyance du Créateur, qui du cœur amène jusqu’à la tête, à travers le thorax et tout le cou, les artères en même temps que les veines, et de là fait remonter, d’une part les artères dans le plexus réticulé, de l’autre les veines jusqu’au sommet de la tête, dirigeant, non pas au hasard, mais avec beaucoup de circonspection, les veines si importantes pour l’animal. Or, c’est sur l’importance des parties nourries que l’on juge de l’excellence des veines qui les nourrissent. Si donc le Créateur eût conduit, par la région externe du crâne, jusqu’au sommet de la tête, les veines recouvertes seulement par la peau, il n’eût pas reconnu, ce me semble, leur importance. S’il les eût conduites inté-