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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, IX, xvii-xviii.

Les sutures de la tête sphérique ressemblent au chi (Χ), deux sutures seules se coupent, la suture transversale (coronale) allant de l’une des oreilles à l’autre, la seconde, la droite (sagittale), s’étendant par le milieu du sommet de la tête au milieu du front. De même en effet que quand une partie de la tête dépasse l’autre en longueur, il était juste que la partie plus longue eût plus de sutures, de même lorsqu’elles sont égales l’une à l’autre, la nature en a assigné un nombre égal.

Si la tête n’a pas l’éminence occipitale, les sutures droite et coronale subsistent, la suture lambdoïde disparaît. Celle-ci en effet était proche de l’éminence absente. Ces deux sutures ont donc une figure semblable à la lettre tau (Τ). De même, si c’est l’éminence du front qui n’existe pas sur la tête, avec elle disparaît aussi la suture coronale, il ne reste que la suture droite rencontrant la lambdoïde, avec laquelle elle forme encore une figure semblable à la lettre tau (Τ).

On peut encore imaginer une quatrième forme de tête pointue qui, en réalité, ne peut pas exister, celle où la tête serait plus proéminente aux deux oreilles qu’au front et à l’occiput (c’est-à-dire, plus large que longue). Et si cette figure pouvait exister, c’est d’elle et non de la figure sphérique qu’on dirait qu’elle est contraire à la figure naturelle, toute la longueur étant transportée à la largeur. Actuellement un tel renversement de l’état naturel ne pouvait se produire. Ce ne serait plus en effet une figure pointue, mais un monstre incapable de vivre. La cause en est évidente, pour ceux du moins qui n’ont pas prêté une oreille complétement inattentive aux observations que j’ai faites précédemment. En effet, le cervelet étant placé en arrière du cerveau, et les prolongements des yeux (nerfs optiques) et ceux du nez (nerfs olfactifs) en avant, la tête, dans son état naturel, ressemble à une sphère allongée, et si elle peut perdre l’éminence, soit antérieure, soit postérieure, soit même toutes les deux, le retranchement ne saurait aller au point qu’une partie de l’encéphale même soit anéantie. Or il est impossible que la distance entre les oreilles surpasse la longueur de la tête si cela n’avait lieu. Mais cela est impossible, une semblable figure de la tête n’existe donc pas, c’est pourquoi Hippocrate (Plaies de tête, § 1, t. III, p. 182) a décrit les quatre figures et les sutures de chacune comme nous venons de le faire à