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DES YEUX ET DE LEURS ANNEXES.

(épanouissement des tendons des muscles de l’œil), laquelle s’insère sur la membrane rude (la sclérotique), comme une aponévrose des muscles moteurs des yeux. Il en est une septième et dernière, c’est l’insertion du périoste[1] qui rattache à la fois tout l’œil aux os et recouvre les muscles moteurs de l’œil. Vous pouvez voir, même avant de disséquer l’œil, cette membrane manifestement blanche, se terminant à l’endroit où chacun des autres cercles est placé au-dessous, afin de rattacher le blanc au noir. Ce lien est nommé iris par les gens instruits en telle matière ; quelques-uns le nomment couronne.

    par rapport aux autres ou avec les humeurs, à la face antérieure du globe de l’œil, au niveau du cristallin, de l’iris et de la cornée. Il n’a pas distingué la membrane hyaloïde de la rétine, il ne parle pas ici de la capsule du cristallin (cf. p. 623), et il compte comme deux tuniques propres de l’œil, la conjonctive et l’aponévrose oculaire, qui ne sont que des membranes accessoires. D’un autre côté il semble tantôt mettre au nombre des tuniques le corps vitré et le cristallin, et tantôt les regarder comme de simples humeurs. En tout cas ces humeurs, comme les tuniques, concourent à former ce cercle fictif qu’il appelle iris ou couronne (voy. p. 614, note 1) ou plutôt c’est au niveau de ce cercle qu’il fait se terminer les tuniques pour enchatonner comme dans un trou fait à l’emporte-pièce (qu’on me passe cette expression), le corps vitré (l’on ne sait trop comment), le cristallin, l’uvée (voy. p. 619, note 1), et peut-être la cornée ; je dis peut-être, car on verra par le chap. iii qu’il ne paraît pas s’être fait une idée bien exacte de la ligne si tranchée d’intersection de la sclérotique et de la cornée. Ajoutez enfin que, d’une part (p. 611, ligne 20-21), Galien dit que la rétine s’arrête sur la circonférence du cristallin tandis qu’un peu plus bas (p. 612, l. 25 ; cf., p. 624, note 1, et chap. iv, init.) il assure que la rétine embrasse toute l’humeur vitrée et par conséquent passe entre elle et le cristallin, erreur partagée par beaucoup d’anatomistes anciens. — Voy. Cuvier, Anat. comp., t. III, p. 437, et Huschke, Splanchn., p. 656, dans Encyclop. anatom. — Ces incertitudes, ces contradictions, peut-être plus apparentes que réelles, ces rapports si mal déterminés, n’ont rien du reste qui doive étonner dans la description d’un organe si compliqué, et dont les anatomistes modernes ont à peine encore débrouillé les divers éléments.

  1. Il s’agit bien évidemment ici de la conjonctive ; aussi ne faut-il pas prendre περιόστιον dans son sens propre de périoste, mais dans celui de membrane qui tapisse les os. — On remarquera encore que Galien ne paraît pas avoir connu la conjonctive cornéenne, puisqu’il arrête la conjonctive scléroticienne au niveau même de la cornée (anneau de la conj., voy. p. 625). — Comment a-t-il pu dire, si ce n’est pour faire plier les faits à la théorie, que la conjonctive est plus dure que la sclérotique ? Du reste, il avait dit avant (p. 610, l. 11), que la choroïde, aussi dure que la sclérotique, l’est autant si ce n’est plus que la dure-mère.