l’âme irascible, il ne faudra ni louer les gens hardis, ni blâmer les lâches ; mais nous traiterons bientôt ce sujet[1].
Je placerai maintenant les considérations qui complètent celles que je m’étais proposé de développer au début de ce traité, en ajoutant qu’il n’est pas possible de tout démontrer en toute occasion, et qu’il y a en philosophie deux doctrines [sur la formation du monde], si on s’en tient aux deux divisions principales. Les uns pensent que toute la substance du monde est continue ; d’autres soutiennent qu’elle est divisée par un entrelacement d’espaces vides. J’ai reconnu en réfutant [les atomistes], réfutation qu’on trouvera développée dans le traité Des éléments d’après Hippocrate[2], que la seconde opinion n’est pas du tout fondée. Dans le présent traité, admettant comme point de départ la thèse que notre substance est soumise à des changements, et que le tempérament de cette substance des parties homoiomères constitue le corps physique, nous avons établi que l’essence de l’âme est le résultat du tempérament du corps, à moins qu’on ne la suppose, avec Platon, incorporelle, et pouvant exister sans le corps. Contre ceux qui soutiennent cette hypothèse, il a été suffisamment démontré que l’âme est empêchée, par le tempérament du corps, de remplir les fonctions qui lui sont propres. Je fournirai encore d’autres démonstrations ; mais, comme je m’occupe maintenant de ce sujet, il me paraît préférable d’ajouter ce qui regarde les tempéraments.
- ↑ Πρόσθεν ἐπισκεψόμεθα vulg. J’avais conjecturé πρόσωθεν, et avec raison, car le ms. de Flor. porte ὕστερον. Voy. plus loin le chap. xi, et les deux traités de Galien Sur la manière de reconnaître et de guérir les affections de l’âme, dont j’ai donné quelques extraits dans l’appendice.
- ↑ Voy. particul., liv. I, chap. ii et iii, et les extraits de ce livre dans la dissertation Sur la physiologie de Galien.