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DES ORGANES GÉNITAUX.

nomme épididyme ? Parce que les testicules eux-mêmes très-lâches, caverneux et mous, n’auraient pu avec sécurité se trouver réunis à des vaisseaux spermatiques denses, forts et durs. La nature a donc ici encore évidemment fait ce que déjà souvent nous avons démontré (cf. particul. VIII, ix ; t. I, p. 564) : Elle ne met pas en contact des corps de substances opposées, elle cherche toujours à établir entre eux quelque lien d’union de nature intermédiaire. En effet, autant les épididymes le cèdent aux vaisseaux spermatiques pour la force, la densité et la dureté, autant ils sont supérieurs aux testicules. Il y a plus, la portion des épididymes en contact avec les vaisseaux spermatiques est très-dure, celle qui est en contact avec les testicules est très-molle, et toutes les parties intermédiaires l’emportent dans une proportion graduée sur leurs voisines. Les parties plus proches des vaisseaux spermatiques sont très-dures, et les plus proches des testicules sont très-molles par la même raison.

Pourquoi les épididymes dans les testicules (ovaires) des femmes ne sont-ils pas visibles et manifestes ? pourquoi vous paraîtront-ils même ou n’exister absolument pas, ou être extrêmement petits ? N’est-ce pas d’abord parce que le testicule (didyme) même de la femme est petit et le vaisseau spermatique également petit, en sorte qu’il n’est pas étonnant que la partie qui les rattache soit petite, et ensuite que la différence entre leurs substances est médiocre et non pas considérable, comme elle est dans le mâle. En effet, les testicules du mâle sont plus humides et plus mous que ceux de la femelle, et ses vaisseaux spermatiques sont plus durs. Le contraire a lieu chez la femelle : les vaisseaux spermatiques sont moins durs par les raisons indiquées, les testicules sont moins poreux, moins lâches et plus humides, parce qu’ils ont une substance plus froide, attendu qu’ils n’ont pas éprouvé, par suite de leur chaleur naturelle, un gonflement et, pour ainsi dire, une fermentation.

C’est donc avec raison que [chez les femmes] les vaisseaux spermatiques et les testicules se rapprochent l’un de l’autre par leurs substances, les testicules ayant été créés plus durs et les vaisseaux spermatiques qui viennent s’y insérer plus mous que chez le mâle. Par conséquent, il n’y avait pas besoin, pour les rattacher, d’un grand ligament qui, s’écartant peu à peu de la dureté de l’un, se rapprochât de la mollesse de l’autre.