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DES PARTIES PROPRES AU FŒTUS.

pas, fussent-ils même depuis longtemps arrivés à leur entière perfection. Cependant cette membrane parvient, avec le temps, à se souder parfaitement, bien qu’elle soit nerveuse et ténue, bien qu’elle soit remuée et agitée continuellement. De même le vaisseau (canal artériel) qui rattache la grande artère à la veine du poumon, tandis que toutes les autres parties de l’animal se développent, non-seulement ne se développe pas, mais devient de jour en jour plus ténue, au point qu’avec le temps elle s’atrophie et se dessèche entièrement.

Que la nature ait habilement conformé toutes ces parties, c’est ce qu’indique l’utilité de chacune d’elles. Quant à la puissance avec laquelle elle accomplit ses œuvres, la comprendre est au-dessus de nous, si, dès le principe, nous n’ajoutons foi à sa puissance qu’après en avoir eu souvent des preuves manifestes. Mais j’arrête ici mes réflexions sur ce sujet ; car je l’ai plus d’une fois traité précédemment alors qu’il s’agissait des organes du poumon.


Chapitre vii. — Pendant la gestation, l’orifice utérin est exactement fermé ; mais, au moment de l’accouchement, il acquiert une merveilleuse faculté de dilatation. — Précautions prises par la nature pour que le fœtus se présente presque toujours bien au passage. — La nature ne s’est pas montrée moins habile et moins sage en dotant l’animal naissant de la faculté instinctive de se servir de ses organes.


Je vais parler d’une autre œuvre de la nature également admirable, mais connue de tous même avant qu’on ait disséqué. Personne, en effet, n’ignore, au sujet de l’orifice utérin, ni qu’au temps de la gestation il se resserre et se ferme exactement, ni qu’à l’époque de l’enfantement il s’ouvre considérablement (voy. XIV, iii, et Fac. nat., III, iii). Or, l’enfantement a lieu quand le fœtus est assez parfait pour pouvoir se nourrir par la bouche. À tout autre moment il serait impossible d’introduire même le bouton d’une sonde dans le col utérin, tandis que dans l’enfantement l’animal tout entier y trouve passage. De même donc que pour la membrane dont il est parlé un peu plus haut (chap. v), nous voyons clairement qu’elle fait corps avec les vaisseaux (aucune sagesse humaine ne saurait expliquer comment cela s’effectue), de même, à propos de la matrice, tous savent que son orifice s’ouvre assez pour offrir au fœtus une issue aisée ; mais