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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/165

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DE L’ARTICULATION ISCHIO-FÉMORALE.

et moins encore quand elle opère un mouvement quelconque de circumduction), chacun reconnaîtra promptement l’habileté de la nature dans la différence de grandeur des muscles et dans leur nombre ; car elle a fait les muscles extenseurs et fléchisseurs du membre les plus grands et les plus nombreux ; au second rang, pour la grandeur et le nombre, sont les muscles chargés des mouvements latéraux ; puis, à un rang inférieur, se trouvent les muscles rotateurs du membre. C’est ainsi qu’est effectuée avec raison cette première division des muscles, en trois groupes, division calculée sur l’utilité des mouvements. Partageons encore en deux chacune des trois divisions précédentes et expliquons quelle supériorité possèdent les muscles de la partie la plus utile. En effet, les muscles fléchisseurs sont moins grands et moins nombreux que les extenseurs ; les adducteurs le sont aussi moins que les abducteurs, les muscles rotateurs de la cuisse sont tous à peu près sur le même rang. Tels sont les points principaux du sujet ; nous allons en donner la démonstration.

L’action des jambes, en vue de laquelle les muscles ont été créés, comprend la marche, la course et la station. Dans la marche et la course les jambes ont une position inverse l’une de l’autre ; dans la station leur position est la même. En effet, dans la station les deux jambes s’appuient sur le sol qu’elles pressent également ; dans la marche et la course, l’une est appuyée, l’autre se porte en avant ; celle qui pose sur le sol fatiguant davantage. En effet, celle qui se déplace ne fait que se mouvoir elle-même ; celle qui est appuyée, non-seulement demeure tendue dans une position fixe, mais encore elle soutient le corps tout entier supportant un poids double de celui que toutes deux debout supportaient naguère. Dans la translation, les muscles fléchisseurs de la jambe agissent davantage. Dans la station les muscles extenseurs demeurent fortement tendus, car s’ils pliaient tant soit peu, tout le corps de l’animal serait en danger de s’affaisser. La jambe est donc fléchie à l’aine quand nous la levons, et si vous voulez maintenir le membre dans cette position, il faut que les muscles fléchisseurs soient tendus. La jambe est tendue quand nous la baissons vers le sol ; elle acquiert son maximum de tension quand nous sommes exactement debout. La nature a donc avec raison confié cette action à des muscles forts, nombreux et grands : d’abord à celui