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DES FACULTÉS ATTRACTIVE ET ALTÉRATRICE.

en détourner et les ramener à d’instant aux idées opposées. Eh bien ! à cette démonstration, ils ont eu le courage de répondre qu’il n’y avait rien d’étonnant que dans ces conduits qui sont plus étroits le sperme séjourne davantage, et que dans les canaux qui viennent des reins et qui sont assez larges, le sperme passe rapidement. Nous fûmes alors forcé, comme dernière ressource, de leur faire voir sur un animal vivant encore l’urine coulant manifestement par les uretères dans la vessie ; mais nous espérions à peine ainsi arrêter leurs propos frivoles.

Voici le procédé de démonstration : divisez la partie du péritoine placée au-devant des uretères ; élevez-les et serrez-les avec des fils ; puis après, fermez la plaie avec un lien et rendez l’animal à lui-même. Il lui est alors impossible désormais d’uriner. Enlevez ensuite le lien et montrez que la vessie est vide, que les uretères sont tout à fait pleins, distendus et en danger de se rompre ; quand on a détaché les fils [qui serrent les uretères] on voit alors clairement que la vessie s’est remplie d’urine. Quand on a constaté ces phénomènes, avant que l’animal urine, on lui passe un lien autour du pénis et on presse la vessie sur tous les points ; rien ne peut plus remonter par les uretères dans les reins. Cette expérience prouve clairement que non-seulement chez l’animal mort, mais encore chez l’animal vivant, l’urine trouve un obstacle à repasser de la vessie dans les uretères. Après cela on rend à l’animal la faculté d’uriner en détachant le cordon qui noue son pénis, puis on lie de nouveau l’un des uretères en laissant à l’autre la liberté de se déverser dans la vessie, et au bout de quelque temps on montrera comment celui des deux uretères qui a été lié est rempli et tendu du côté des reins, tandis que l’autre qui n’a pas été lié est lâche et a rempli la vessie d’urine. Ensuite, il faut inciser d’abord le conduit plein et montrer que l’urine en jaillit comme le sang jaillit d’une veine qu’on ouvre ; puis on incisera l’autre immédiatement, on fermera la plaie extérieure ; puis les deux uretères étant liés, quand il semble qu’un temps suffisant s’est écoulé, on lâche l’appareil ; alors on trouvera la vessie vide, tandis que toute la région située entre les intestins et le péritoine est remplie d’un liquide comme si l’animal était hydropique.

Si quelqu’un veut faire par lui-même ces expériences sur l’ani-