des maladies. Il est impossible de parler en même temps de ces deux organes. Nous parlerons en particulier de l’un et de l’autre, en commençant par celui qui peut montrer plus clairement la faculté rétentive. Or l’estomac retient les aliments jusqu’à ce qu’il ait achevé de les cuire ; les matrices retiennent le fœtus jusqu’à ce qu’il soit arrive à terme. Mais le temps exigé pour l’achèvement du fœtus est bien plus considérable que pour la coction des aliments.
Il est donc probable que nous découvrirons plus nettement la faculté rétentive dans les matrices, son action s’y exerçant bien plus longtemps que dans l’estomac. En effet, chez la plupart des femmes le fœtus, enveloppé dans l’utérus qui est fermé par tout son col, et qui l’enveloppe de toute part avec le chorion, exige neuf mois pour être parfait. L’utilité de l’action sert de terme à l’occlusion de l’orifice utérin et au séjour du fœtus dans la matrice. En effet, ce n’est pas au hasard ni sans calcul que la nature a créé l’utérus assez large pour embrasser et retenir le fœtus, c’est pour qu’il y arrive à sa grandeur convenable. Quand donc le fœtus est à terme, l’utérus, qui pour lui avait mis en action sa faculté rétentive, la laisse tranquille et la ramène au repos. À la place de celle-ci, il emploie une autre faculté jusqu’alors oisive, la faculté propulsive. L’utilité était le terme du repos de cette faculté, et l’utilité l’est également de son action. Quand l’utilité la réclame, elle agit ; si elle ne l’appelle pas, elle reste dans le repos. Et ici il faut se rendre compte de l’art de la nature, qui n’a pas seulement déposé dans chacun des organes les facultés d’actions utiles, mais qui encore a pourvu à l’opportunité des repos et des mouvements. Ainsi, quand tout se comporte bien dans l’utérus, la faculté expulsive se repose complétement comme si elle n’existait pas. S’il survient quelque chose de fâcheux, soit au chorion, soit à quelque autre membrane, soit au fœtus, et que ce dernier ne puisse pas arriver à l’état parfait, l’utérus n’at-