Aller au contenu

Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/302

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
290
DES FACULTÉS NATURELLES, III, iv-v.

Ce n’est pas seulement la tension et la pesanteur de l’estomac et le changement de place des liquides, avec des gargouillements, qui peuvent faire supposer que chez les individus ainsi constitués les aliments séjournent davantage dans l’estomac, c’est encore l’action des vomissements. En effet, il y a des gens qui vomissent exactement tout ce qu’ils ont mangé, non pas au bout de trois ou quatre heures, mais au milieu de la nuit, après un long temps, écoulé depuis l’ingestion des aliments.

Saturez un animal quelconque d’aliments humides, comme j’en ai souvent fait l’épreuve sur des porcs, en leur donnant un mélange d’eau et de farine, une espèce de cycéon (voy. Oribase, t. I, p. 616), et en les ouvrant trois ou quatre heures après, vous trouverez, si vous agissez ainsi, les aliments encore contenus dans l’estomac. En effet, le terme de leur séjour dans l’estomac n’est pas la liquéfaction (χύλωσις) que l’on peut opérer quand ils sont encore au dehors, mais la coction qui diffère de la liquéfaction, comme la sanguification et la nutrition. De même que ces opérations, nous l’avons démontré (I, x, xi), résultent du changement des qualités, de la même façon la coction des aliments dans l’estomac consiste dans un changement de ces aliments en la qualité propre à l’être nourri. Quand la cootion est parfaite, alors s’ouvre l’orifice inférieur, et les aliments y descendent facilement, fussent-ils même accompagnés d’un grand nombre de pierres, d’os, de noyaux ou autres, , objets incapables d’être réduits en chyle. C’est ce que vous pouvez voir sur un animal, en calculant le moment de la descente des aliments. Quand vous vous tromperiez sur le moment et qu’aucun des aliments que l’estomac cuit encore n’aurait passé, dans ce cas même la dissection ne sera pas sans fruit pour vous. Vous verriez, en effet, comme nous le disions tout à l’heure, le pylore exactement fermé et tout l’estomac embrassant les aliments de la même façon que la matrice embrasse le foetus. Car il n’est pas possible de trouver une place vide ni dans l’utérus, ni dans l’estomac, ni dans les deux vessies, celle qu’on appelle cholédoque (vésicule biliaire) et l’autre (vessie urinaire). Mais que leur contenu soit en petite ou en grande quantité, les cavités paraissent toujours pleines ou remplies, les tuniques, embrassant toujours leur contenu quand l’animal est dans son état naturel.