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DU MOUVEMENT DES MUSCLES, I, iv-v.

coupé, un seul mouvement était aboli, on conclurait, je pense, que le muscle coupé était le principe de ce seul mouvement.

Comme il arrive que ce n’est pas un seul mouvement, ni tous les mouvements qui sont abolis, mais toujours deux mouvements, il semblerait résulter de là que deux mouvements sont exécutés par un seul muscle. Toutefois, puisque l’incision du muscle ou du tendon situé aux parties opposées détruit les deux mêmes mouvements, nous dirons aussi d’après un raisonnement identique que ce muscle et ce tendon sont peut-être le principe des deux mêmes mouvements, qu’ils régissent ou compromettent également ; de sorte que la perte d’un muscle quelconque entraîne [secondairement] l’abolition du mouvement [actif] des muscles antagonistes, et qu’ils ne sont pas également de nature à produire [chacun d’une manière active les deux mouvements opposés] ; chacun d’eux ne doit exécuter qu’un des deux. Une de ces propositions[1] est nécessairement vraie ; nous chercherons à démontrer laquelle des deux, après avoir expliqué d’abord plus clairement, que, dans les mouvements successifs, quand l’un est aboli, l’autre nécessairement doit périr aussi. Supposons aboli le mouvement destiné à tendre la partie : cette partie sera fléchie une première fois, mais elle demeurera constamment dans cette position, ne pouvant plus être étendue parce qu’elle est privée du mouvement d’extension ; ne pouvant plus être étendue, elle ne peut, par conséquent, pas non plus être fléchie ; car pour qu’une partie soit fléchie, il faut d’abord qu’elle ait été étendue. De même, si le mouvement destiné à fléchir la partie vient à être aboli, cette partie sera étendue une première fois, mais elle restera désormais sans mouvement, ne pouvant plus revenir à la flexion qui précède l’extension. Il paraît donc incontestablement vrai que les mouvements antagonistes successifs sont abolis simultanément, et par suite il est raisonnable de rechercher si les deux mouvements sont produits par les deux muscles, ou si un seul mouvement étant produit par chacun d’eux, le second est consécutivement aboli en même temps que le premier.

  1. L’alternative se réduit à ceci : ou bien chaque muscle préside à deux mouvements actifs, ou bien, il n’en exécute qu’un activement (la contraction), et produit secondairement l’extension du muscle antagoniste.