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DU MOUVEMENT DES MUSCLES, I, vii.

effet, il est possible de découvrir un mouvement pendant lequel tous les muscles du membre sont inactifs, et un repos pendant lequel un très-grand nombre sont en activité ; parlons donc en premier lieu du mouvement [pendant lequel les muscles sont en repos].

Pour éclaircir le discours, mentionnons d’abord les deux mouvements suivants de tout le corps qui ont beaucoup de rapports entre eux, mais qui ne se font pas de la même manière. On appelle l’un d’eux se coucher et l’autre tomber. Il est évident que le coucher a lieu volontairement, et la chute, au contraire, involontairement. Le coucher donc se fait grâce à l’activité des muscles, et, pour cette raison, c’est un acte volontaire de l’animal, tandis que la chute n’est pas un acte, mais un état passif involontaire et ne réclame l’activité d’aucun muscle ; car, tout ce qu’il faut, c’est qu’on relâche tous les muscles tendus et qu’on permette au poids du corps de se porter du côté vers lequel il penche. Voilà en quoi la chute diffère du coucher ; la même différence existe entre le fait de laisser tomber le bras et celui de l’abaisser ; en effet, quand ce membre tombe entraîné par la pesanteur naturelle aux corps, tous ses muscles sont dans l’inactivité ; quand on l’abaisse, au contraire, les muscles situés à l’aisselle attirent le bras à eux. On a donc découvert ce troisième mouvement outre les deux cités plus haut. De ceux-ci, l’un, dans lequel ils agissent, était une contraction des muscles sur eux-mêmes, l’autre, dans lequel ils sont inactifs pendant qu’ils sont étendus par les muscles antagonistes, était pour eux un mouvement non pas inné, mais accidentel. Le mouvement actuellement en question (tomber ou laisser tomber) ne ressemble en rien à ceux-ci. Aucun muscle, en effet, dans ce mouvement n’est contracté ni étendu ; par conséquent aucun ne fera de mouvement [quand on laisse tomber le bras] ; mais je répondrai : il est impossible, quand tout le membre se porte en bas, qu’un muscle qui fait partie du membre reste en repos ; seulement, dans ce cas, il se meut sans s’étendre ou se contracter.

Quel est donc le mode de son mouvement ? Le même évidemment que celui des os, car ces organes ne suivent pas non plus le mouvement des membres, en s’étendant et en se contractant, mais exactement comme si on leur avait attaché quelque corps inanimé.