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DU MOUVEMENT DES MUSCLES, I, viii.

quatrième espèce appartient au même genre que la première, puisque toutes les deux sont une activité des muscles.

Coupez transversalement dans son entier le muscle mort qui ne participe plus à la tension psychique, vous le voyez se rétracter vers ses extrémités, acte qui paraîtrait non sans raison résulter de sa constitution même ; cependant puisque le corps du muscle a la faculté de se contracter sur lui-même, quel besoin a-t-il encore de la faculté psychique pour qu’il y ait mouvement, si la faculté dérivée de l’âme ne sert pas à ce que les muscles cèdent mutuellement l’un à l’autre dans leurs mouvements ? En effet, si l’un et l’autre muscle faisaient constamment [et simultanément] ce qu’ils sont destinés à faire, rien ne garantirait de l’affection dite tétanos. Qu’est-ce en effet que le tétanos, sinon ce fait que les parties sont tirées involontairement en sens inverse par les muscles antagonistes ? Si cela n’arrive pas, quelqu’un peut-être l’attribuera à la faculté psychique et prétendra qu’elle commande aux muscles de rester en repos, lorsque les muscles antagonistes doivent se mouvoir. Accepter cette hypothèse, c’est d’abord émettre une proposition contradictoire avec la précédente ; car dans cette hypothèse, la vigueur psychique sert non plus à mouvoir les muscles, mais à ne pas les mouvoir ; nous trouvons alors des contradictions dans beaucoup des phénomènes que nous observons, une d’abord, et la plus grave : c’est que si le nerf qui aboutit au muscle de la partie interne est coupé, à l’instant on voit ce muscle étendu[1], et il persiste constamment dans cet état. Or, si la contraction est naturelle au corps du muscle, et si l’extension résultait du commandement de l’âme, l’extension doit être abolie plutôt que la contraction, lorsque, le nerf étant coupé, la communication entre le principe et le nerf est interrompue. Mais le contraire a lieu : car il y a contraction du muscle dont le nerf n’est pas coupé, et extension du muscle antagoniste. Dans l’hypothèse, il faudrait non-seulement que le muscle dont le nerf est coupé perdît son extension, mais encore que l’extension et la contraction fussent toutes deux conservées chez celui dont le nerf n’est pas coupé, si les muscles tiennent du nerf l’extension et d’eux-mêmes la contraction.

  1. C’est-à-dire relâché, paralysé.