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DES MOUVEMENTS PENDANT LE SOMMEIL.

rons que non-seulement chacun des actes signalés, mais encore que la respiration elle-même a lieu volontairement, en tant qu’elle paraît rentrer dans la catégorie de ce critérium. Quel est donc ce critérium par lequel nous jugeons les actes volontaires ? Je veux vous donner non pas un signe, mais beaucoup de signes concordant tous les uns avec les autres. En effet, si vous pouvez à votre gré arrêter l’exécution des actes commencés et exécuter ceux qui ne sont pas commencés, c’est par l’effet de la volonté. Si, de plus, vous avez la faculté de les faire plus vite ou plus lentement, plus fréquemment ou plus rarement, est-ce qu’il n’est pas évident de toutes les façons que l’acte est subordonné à la volonté ? La volonté ne peut ni arrêter le mouvement de l’artère ou du cœur, ni l’exciter, ni le rendre plus fréquent ou plus rare, ni l’accélérer [ni le ralentir]. Aussi ne dit-on pas que de tels actes soient des actes de l’âme, mais de la nature. La raison dirige le mouvement des jambes sous tous ces rapports. En effet, elle peut arrêter le mouvement commencé, puis le reprendre quand il est interrompu, et le rendre plus vif et plus lent, plus rare et plus fréquent. Ces mêmes faits ont lieu dans le mouvement de la respiration, qui est une activité du diaphragme et des muscles du thorax, comme nous l’avons démontré dans notre livre Sur les causes de la respiration (ouvrage en grande partie perdu), laquelle vient de l’âme et non de la nature, puisque le mouvement des muscles est un acte de l’âme. Il n’est pas juste, dans les cas où les causes nous échappent, de nous écarter des faits manifestement connus. Ainsi les preuves des actes volontaires sont manifestement connues, mais nous sommes embarrassés pour expliquer la cause par laquelle nous accomplissons sans conscience les mouvements en particulier.

C’est manquer de bon sens que de ne pas ajouter foi aux choses évidentes ; c’est être téméraire que de se prononcer sans hésiter sur des choses douteuses ; pour suspecter les choses claires à cause de l’obscurité des choses douteuses, il faut être du nombre des partisans de l’indécision ; non-seulement suspecter, mais vouloir renverser la croyance aux choses évidentes à cause de l’obscurité des choses douteuses, c’est le comble de la folie. N’allons donc pas, de gaieté de cœur, tomber dans ce défaut de sens, ni dans cet amour de l’indécision, ni dans cette sottise, ni dans aucun