Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/379

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
367
DES MOUVEMENTS PENDANT LE SOMMEIL.

voir, sont des actes entièrement libres ; mais aller à la selle et uriner sont des actes qui apportent un soulagement aux affections du corps. C’est ainsi que des gens ont gardé le silence un an entier ou davantage par l’effet de leur volonté, mais personne ne peut retenir ses excréments ou son urine, je ne dis pas pendant des années, mais même pendant des mois ou pendant un petit nombre de jours. Souvent, en effet, les excréments pressent et tourmentent tellement, soit qu’ils alourdissent par leur poids ou irritent par leur âcreté, que certaines personnes n’ont pas le temps de se rendre à l’endroit accoutumé. L’acte de la respiration est de la même espèce, mais beaucoup plus pressant et d’une nécessité plus urgente ; car il y a danger de mort si l’on ne respire pas, et la mort par suffocation est extrêmement douloureuse. Il n’y a donc rien d’étonnant qu’il soit très-difficile de retenir sa respiration. En effet, tout le monde n’est pas disposé à mourir, fût-on même accablé par mille maux, et si l’on se décide à aller à la mort, on ne veut pas y aller par un chemin pénible. Ainsi donc de ce que nous pouvons à notre gré garder perpétuellement le silence, et de ce qu’il nous est impossible de retenir notre respiration, qu’on n’aille pas croire que la voix est un acte volontaire et la respiration un acte involontaire et naturel. Je pense avoir démontré cela bien clairement.


Chapitre vii. — La position moyenne varie suivant les membres dans les articulations, et suivant la nature des organes pour les muscles indépendants des articulations. — De l’influence de la nature et de l’habitude pour la position moyenne. — Comment on reconnaît qu’une position est exactement moyenne.


Il est convenable d’ajouter maintenant ce qui manque à tout notre discours sur les positions moyennes. Comme la position appelée angulaire et qui tient exactement le milieu entre l’extension et la flexion extrêmes, est pour les bras la plus exempte de douleur, la même chose semblerait devoir se rencontrer pour les jambes ; cependant il n’en est pas ainsi : pour ces membres, la position qui tient le milieu entre la position moyenne et l’extension extrême, est la seule à l’abri de la douleur. La cause de ce fait est l’habitude : car nous employons le plus souvent nos jambes dans l’état d’extension, puisqu’en effet elles ont été créées