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DES SECTES AUX ÉTUDIANTS, viii.

anciens médecins n’aient pas compris une chose aussi manifeste ; car, ajoutent-ils, l’inflammation, qui est, comme ils le disent, une maladie de resserrement, ne réclame certainement pas, quand elle vient dans l’été, des remèdes relâchants, et des remèdes d’une autre nature pendant l’hiver, mais elle demande dans les deux saisons un traitement identique ; de même elle n’exige pas chez les enfants des remèdes relâchants, et chez les vieillards des resserrants ; de même encore elle ne veut pas des relâchants en Égypte, et à Athènes des resserrants ; le flux, qui est l’affection contraire de l’inflammation, n’exige jamais de remède relâchant, mais toujours des resserrants en hiver et en été, au printemps et à l’automne, si le malade est un enfant, et s’il est un homme fait ou un vieillard, s’il habite la Thrace, la Scythie ou l’Éthiopie. Les méthodiques professent par conséquent qu’aucune de ces considérations n’est utile et qu’on s’en embarrasse vainement.

À quoi sert-il encore, de considérer les parties du corps ? N’est-il pas également superflu d’en tenir compte pour l’indication du traitement utile ? Quelqu’un osera-t-il dire que, dans une partie nerveuse, l’inflammation doit être relâchée, et qu’elle doit être resserrée dans une partie artérieuse, veineuse ou charnue ? Pour parler en général, s’il y a quelque chose de resserré dans une partie du corps, osera-t-on soutenir qu’il ne faut pas relâcher, ou qu’il ne faut pas resserrer le flux ? Si donc la nature de la partie ne change en rien l’espèce de traitement, et si l’invention des moyens thérapeutiques dépend toujours du genre de l’affection, la considération de la partie est évidemment inutile. Telle est, en résumé, la doctrine du méthodique.


Chapitre viii. — Réfutation des méthodiques par les empiriques.


Après le méthodique que l’empirique vienne s’exprimer à peu près de cette façon : Quant à moi, je ne connais rien autre chose que les phénomènes, et je ne me vante pas de savoir rien de plus élevé dans la science que ce que j’ai vu souvent. Si vous méprisez les phénomènes, comme je l’ai entendu faire par un certain sophiste, il ne me reste plus qu’à me réfugier chez ceux qui estiment les phénomènes, et vous aurez remporté une victoire de Cadmus[1].

  1. C’est-à-dire vous resterez seul. — Voy. Paramiographes grecs, éd. Schneidewin et Leutsch, t. II, p. 470.