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DE LA MEILLEURE SECTE, À THRASYBULE, viii.

des médicaments, mais aussi à quoi les médicaments eux-mêmes sont utiles. Les méthodiques, à côté des points de doctrine professés par toutes les sectes et que nous venons d’énumérer ; en émettent un de plus que les empiriques. Ils disent, en effet, que la connaissance des facultés des médicaments est la seule chose utile qu’on puisse tirer de l’expérience, car on ne peut pas apprendre directement par l’observation pure ce qui convient dans tel ou tel cas, de telle sorte que cette convenance est pour eux déduite [par indication] de certains états qui se révèlent à l’observation (c’est-à-dire les communautés des maladies ; le laxum et le strictum).

Les dogmatiques tiennent le milieu entre ces deux opinions ; ils n’admettent pas avec les empiriques que l’utilité d’un médicament est toujours déterminée par l’observation ; ils ne disent pas non plus avec les méthodiques qu’elle se trouve toujours par l’indication, mais ils sont d’avis que c’est tantôt par l’observation, par exemple les contre-poisons, ou les médicaments contre les animaux venimeux, tantôt par l’indication, dans les cas où on peut trouver la cause. Par conséquent les méthodiques sont d’accord avec les dogmatiques en ce qu’ils pensent que l’emploi opportun d’un médicament peut être déduit de l’indication, mais ils diffèrent en ce qu’ils dérivent cette indication de sources différentes, car les méthodiques admettent que l’indication des remèdes utiles se tire de certains états évidents qui fournissent l’indication ; les dogmatiques, au contraire, pensent que l’indication ne se déduit nullement de ce qui est apparent, mais de choses dérobées aux sens. Comme ils admettent en effet que les indications se tirent des causes, et que les causes, en tant que causes, ne sont pas appréciables aux sens, il est clair que pour eux les indications ne viennent pas des phénomènes, et ils disent que les phénomènes conduisent à l’intelligence de ce qui peut fournir les indications. Les empiriques sont à leur tour d’accord avec les dogmatiques lorsqu’ils soutiennent que l’indication du traitement convenable n’est fournie par aucun phénomène.

Il est un autre point sur lequel tous les médecins sont d’accord, c’est que les phénomènes sont utiles. Les empiriques disent qu’ils sont utiles pour observer sur eux, attendu qu’on observe le traitement sur un certain nombre d’entre eux et qu’on est à même,