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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/441

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RÉFUTATION DES EMPIRIQUES.

au malade comme inutile, car le fait d’être tendu en arrière ou en avant, ou tout droit, est un symptôme qui tient au malade ; il ne faut donc pas plus s’en préoccuper pour le traitement que de l’écoulement des larmes. Si le concours semble être le même, mais non eu égard à la cause reconnue, il emploie un traitement différent, comme chez ceux qui rejettent du sang par érosion ou par rupture. En effet, le dogmatique distinguant les symptômes dans leur relation avec ce qui indique le traitement utile, séparant les symptômes utiles [des inutiles], et employant les moyens qui peuvent s’opposer à ces symptômes, il usera souvent du même traitement, bien que le concours semble différent ; au contraire, il se servira souvent d’un traitement différent quand le concours semble être le même, car la thérapeutique est un symptôme pour ceux qui savent s’opposer aux causes, productrices des symptômes. Le dogmatique saisit donc chacun des moyens qui peuvent s’opposer aux causes morbifiques, et n’ignore pas contre quels symptômes chacun de ces moyens est capable de s’opposer, parce qu’il établit, comme nous l’avons dit, une division dans le concours. L’empirique, au contraire, basant le traitement sur l’observation en bloc du concours, ne peut pas savoir contre quels symptômes chacun des moyens est capable de s’opposer. Cette ignorance le met dans l’impossibilité de se servir du passage du semblable au semblable, car il avouera lui-même qu’il ne sait pas comment ce qui soulage procure le soulagement.


Chapitre xix. — Comment les dogmatiques distinguent les symptômes qu’il est utile d’observer de ceux dont il est inutile de tenir compte.


Comment donc, dira-t-on, le dogmatique distingue-t-il les symptômes utiles des symptômes inutiles ? C’est, répondra-t-on, par leur relation avec le but qui indique ; car, sachant que certains symptômes révèlent les buts qui indiquent le traitement convenable, et que d’autres ne sont pas de cette espèce, il observe les symptômes utiles et laisse les autres de côté. En saisissant les symptômes utiles, il acquiert en même temps la faculté de passer du semblable au semblable. Quelquefois il ne change pas tout le traitement, mais seulement une partie. De même, en effet, qu’il subdivise le concours, il subdivise également le traitement, et il sait quels moyens thérapeutiques s’opposent aux sym-