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DE LA MEILLEURE SECTE, À THRASYBULE, xxiii.

ment fournissait l’indication de resserrer ; ceux qui exposent les léthargiques par relâchement à la lumière augmentent par ce moyen même le relâchement.

Les méthodiques répondent à cela : Nous employons ce moyen, non parce que le symptôme indique, mais parce qu’il contre-indique, et qu’il empêche d’employer ce que le but indique ; en effet, ils appellent contre-indiquants les symptômes qui indiquent à la vérité ce qu’il est utile de faire, mais qui ne permettent pas de faire ce qu’indique la maladie. À cela nous répliquons que si les contre-indiquants sont inutiles [pour le traitement de l’affection elle-même], les forces, qui souvent ne permettent pas d’employer les moyens qu’indique le but, seraient également inutiles ; mais il faut prendre en considération les forces, quoiqu’elles contre-indiquent, parce qu’il en ressort quelque chose d’utile pour le traitement. Puis donc que vous regardez les forces qui contre-indiquent comme utiles, il est en même temps nécessaire d’admettre que les symptômes sont également utiles. En outre [en s’en tenant à leur principe], les méthodiques emploient l’obscurité d’une manière ridicule chez les phrénétiques, car si l’obscuríté augmente le resserrement et que l’accroissement du resserrement augmente le délire, attendu que les symptômes augmentent et diminuent avec l’affection, ils font précisément le contraire de ce qu’il faut faire. En augmentant la maladie, ils augmentent en effet en même temps le délire : voilà ce qu’il y avait à dire par rapport aux symptômes.


Chapitre xxiii. — Les affections n’indiquent pas le traitement, cela est démontré par les raisons mêmes dont les méthodiques se servent dans le but d’établir que les symptômes sont inutiles pour trouver le traitement.


Quant à la question de savoir si les affections indiquent le traitement convenable, ainsi que le croient les méthodiques, nous prouverons qu’elles n’indiquent pas le traitement, et cela par les mêmes raisons dont ils se servent pour essayer de montrer que les symptômes sont inutiles. Nous disons, en effet : quand les affections sont les mêmes, mais que les causes sont différentes, nous n’employons pas le même traitement ; en effet, l’ischurie est une affection déterminée ; mais si elle est causée par un calcul, nous pratiquons la lithotomie ; si elle tient à l’inflammation, nous appliquons des cataplasmes ; si elle dépend de la distension exagérée