Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/449

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
437
RÉFUTATION DES MÉTHODIQUES.

des produits ; de même nous dirons que les affections sont inutiles pour l’indication, parce qu’elles sont tantôt de l’espèce des causes et tantôt de l’espèce des produits.

Toutefois on pourrait leur objecter : la rougeur n’indique-t-elle pas qu’elle doit être enlevée ? car on saisit par son intermédiaire une communauté, puisqu’on l’observe dans plusieurs cas différents ; en effet la communauté est l’identité dans la multiplicité ; par conséquent, si elle indique et si elle est commune à beaucoup de cas, pourquoi déduisez-vous les indications thérapeutiques non de cette rougeur, et de semblables symptômes qui se montrent avec évidence, mais des affections, le resserrement et le relâchement n’étant pas du tout accessibles aux sens ni à la démonstration ? Car il est tout à fait ridicule de dire d’une affection qui ne se révèle pas aux sens, que c’est une affection[1].

Si donc le resserrement et le relâchement étaient seuls des communautés, on aurait quelque apparence de raison en disant qu’eux seuls indiquent ; mais comme les symptômes sont également communs à plusieurs affections, pourquoi l’indication du traitement convenable ne se tire-t-elle pas également des symptômes ? Les méthodiques répondent : Comme les symptômes ne sont pas liés à l’affection directement, et qu’ils ne sont pas indispensables au médecin, nous les rejetons. Quand les affections sont les mêmes et que les symptômes sont différents, nous employons le même traitement ; et quand les affections sont différentes, nous recourons à une médication différente, comme cela a été démontré ailleurs. C’est pourquoi, répliquerons-nous, voyant arriver pour les affections la même chose que ce que vous avez observé pour les symptômes, nous rejetons maintenant les affections comme inutiles, car il est même superflu de démontrer encore ici l’inutilité de la compréhension de l’affection, attendu qu’il suffit, pour le traitement, de saisir la cause, de reconnaître l’endroit affecté et la mesure des forces, et il est inutile de s’enquérir encore si c’est un relâchement ou un resserrement ; mais nous parlerons de cela plus tard, quand nous expliquerons sous quel rapport il est utile de prendre en considération l’affection (voy. la note du dernier chap.).

  1. Ici les éditions et mon manuscrit sont altérés ; mais on arrive au vrai sens en combinant les deux textes, qui chacun contiennent un des éléments de la leçon.