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RÉFUTATION DES MÉTHODIQUES.

resserrement et le relâchement ne se reconnaissent pas par eux-mêmes.

Ce que je viens de dire sera éclairci de la manière suivante : les symptômes conformes à la nature ont beaucoup de ressemblance avec les symptômes contre nature, car les mêmes symptômes sont naturels pour certains individus, tandis que pour d’autres ils sont contre nature ; par exemple, la couleur noire contre nature est semblable à la couleur noire naturelle : pour nous elle est contre nature, pour les Indiens elle est naturelle. Les positions contre nature sont semblables aux positions selon la nature, car les uns ont les articulations plus saillantes que les autres. Le nez effilé, les yeux creux sont des symptômes de mort chez les uns et sont une disposition naturelle chez les autres. Le mouvement et le repos, s’ils se font volontairement, sont selon la nature ; quand ils sont involontaires, ils sont contre nature. Il est clair par là qu’en faisant attention uniquement aux symptômes, il est impossible de discerner ce qui est selon la nature de ce qui est contre nature, mais que dans quelques cas il faut examiner la cause qui les produit. Par exemple, dans le mouvement, il faut rechercher s’il est volontaire ou involontaire ; de même pour la couleur, comme elle tient aux humeurs, et que le sang se traduit par la couleur, il faut examiner si le sang est dans un état normal : vous le verrez par son utilité, car si le sang remplit sans empêchement toutes ses autres fonctions, et qu’il ne cause en outre ni distension ni pesanteur, vous direz que la couleur est selon la nature. Quant à la position, vous comprenez si elle est selon la nature par l’usage du membre, comme chez ceux qui ont des luxations. Certaines choses sont jugées être selon la nature suivant le lieu où elles se présentent. De même, la condensation et la raréfaction sont selon la nature chez les uns, et contre nature chez les autres ; car la condensation selon la nature chez les vieillards serait contre nature chez les enfants. Chez les enfants la raréfaction est naturelle, tandis qu’elle est contre nature chez les vieillards. Quelques-uns ont aussi le corps dense par suite de leur genre de vie, comme les paysans ; d’autres à la suite de quelque accident ; cependant ils sont dans leur état normal. Par conséquent il n’est pas possible de comprendre les diathèses en faisant simplement attention à la condensation ou à la raréfaction du corps ; c’est en