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RÉFUTATION DES MÉTHODIQUES.

que dans ce cas elles sont suffisantes ; or chez les gens bien portants elles n’indiquent pas de moyen de traitement : donc les forces étant modérées chez les malades n’indiquent pas non plus de traitement utile. Puisque, dans le cas où la force indique, ce qui réclame un remède manque, nous n’employons pas de moyen de traitement, il est évident que la force n’indique aucun traitement utile, car il faut que le but soit indiqué par des choses présentes. Les forces peuvent empêcher d’employer les moyens exigés, comme je viens de le dire, mais elles ne sont pas le but du moyen de traitement.


Chapitre xliii. — Que ce ne sont pas les diverses périodes de la maladie qui indiquent l’alimentation et le traitement.


Les temps sont dans un même rapport avec les aliments que les forces avec les médicaments. Le rapport qui existe entre les médicaments et les causes qui en exigent l’emploi existe également entre les aliments et les forces ; l’augment dans les maladies montre que ce sont les forces et non pas les temps qui exigent la diminution des aliments : voilà pourquoi nous donnons peu d’aliments aux convalescents, manière d’agir qui est exigée par les forces. Si l’augment indiquait la diminution dans la quantité des aliments, il faudrait permettre aux convalescents de se gorger de nourriture, car le motif qui indique une petite quantité des aliments venant à manquer, il serait ridicule d’employer ce qui n’est pas indiqué. Cependant les méthodiques disent que le début indique l’abstention, d’où il résulte que nous devrions employer l’abstinence depuis le début jusqu’à l’augment chez tous les malades, même chez ceux qui ont l’alphé et la leucé. Si la période du début se prolonge, l’individu soumis à un tel régime tombera dans la consomption. Mais, nous diront-ils peut-être, pourquoi, par exemple, au début, ne donnez-vous pas d’aliments aux péripneumoniques et à ceux qui ont une autre maladie aiguë du même genre, quoique les forces soient suffisantes pendant cette période ? Parce que, leur répondrons-nous, le temps nous empêche de donner les aliments quoique les forces l’exigent. Le temps n’indique donc pas l’abstinence, mais il ne nous permet pas d’employer ce qu’exigent les forces, de sorte qu’on n’aurait pas tout à fait tort de dire qu’il est indicateur du contraire. De la même manière les autres temps