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RÉFUTATION DES MÉTHODIQUES.

ter[1]. En effet, ce n’est pas seulement, prétendent-ils, par l’amoindrissement des maladies qu’on empêche l’augment, mais en rendant les corps résistants. À cela il faut leur répondre qu’il est impossible par l’augmentation des choses nuisibles de rendre les corps moins sensibles ; mais ce qui importe surtout, c’est de rendre les corps insensibles avant qu’ils soient malades ; car nous avons besoin de cet endurcissement pour que la maladie ne se développe pas ; mais quand les corps sont déjà affectés, il faut opérer la suppression de ce qui les affecte. Puisque le resserrement est une augmentation de densité et un empêchement à la perspiration, et que les resserrants rendent la surface du corps plus dense, en même temps qu’ils mettent aussi obstacle à la perspiration, il est manifeste que les resserrants contribueront à l’augmentation d’une maladie par resserrement plutôt qu’ils ne s’y opposeront, de sorte que l’intensité à laquelle la maladie arriverait en passant régulièrement par les périodes qui lui sont propres, elle l’acquiert au début par l’emploi des médicaments. Il me semble aussi que les méthodiques emploient le contraire de ce qui est exigé par le début. Cette période en effet indique ce qui empêche la maladie de s’augmenter, et précisément la qualité des moyens employés par les méthodiques paraît favoriser l’augment. Donc, de deux choses l’une, ou bien il faut considérer le début comme indiquant mal, ou reconnaître que les moyens de traitement ne sont pas employés pour le bien.


Chapitre xlix. — Dans quel sens les resserrants sont employés avec avantage au début des inflammations. — Que les méthodiques n’ont pas compris le rapport qui existe entre la qualité du début et celle de la diathèse.


Tout le monde conviendra qu’au commencement des inflammations on emploie avec avantage les moyens resserrants, mais il est convenable de demander aux méthodiques la raison de ce fait, car c’est une chose risible, comme nous venons de le démontrer, de dire que la résistance des corps aux maladies est produite par les resserrants. Qu’ils apprennent donc de nous que les resserrants diminuent et résolvent les maladies en répercutant

  1. Au lieu d’ἅψασθαι (morbis corripi) des éditions, je lis αὔξασθαι avec mon ms. et conformément à la suite du raisonnement.