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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/50

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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XII, xiv-xv.

venons de le dire. Chacune des autres est d’autant plus petite que la cinquième qu’elle en est plus éloignée par sa position ; et des cinq vertèbres lombaires la plus petite est la première ; plus petite que celle-ci est la dernière des vertèbres dorsales, qui s’emboîte avec elle ; celle qui la précède est plus petite encore, et cette décroissance continue toujours jusqu’à la tête même, si ce n’est que parfois il s’en rencontre par intervalles une plus grande que les vertèbres voisines, et cela non sans une grande utilité, comme nous le démontrerons en avançant dans notre exposition (Cf chap. xv et XIII, ii). Telle est la cause de la petitesse des premières vertèbres.


Chapitre xiv. — Des différences que présente le trou vertébral dans la série des vertèbres ; ces différences tiennent aux différences mêmes du volume de la moelle aux divers points de sa hauteur.


Pourquoi ces vertèbres n’ont-elles pas les autres apophyses que possèdent les suivantes ? Pourquoi, de toutes les vertèbres, ont-elles le corps le plus mince et le canal intérieur le plus large (trous vertébraux dont la succession constitue le canal rachidien) ? Ce sont des dispositions dont nous allons indiquer l’utilité. La nature ne fait jamais rien en vain ; si l’on n’est pas encore convaincu de la vérité de cette proposition, tout ce que j’ai dit jusqu’à présent est inutile[1] ; mais, bien que je ne pense pas que personne soit encore dans le doute à cet égard, je suppose néanmoins qu’on n’est pas un physicien consommé et qu’on ignore encore quelques-unes des œuvres de la nature. Que celui donc qui se trouve dans ces conditions se hâte d’aborder les questions non encore résolues.

Et d’abord qu’on apprenne le but commun du canal qui se trouve dans toutes les vertèbres ; puis, que de cette loi commune on déduise, même sans explication de notre part, la règle particulière aux vertèbres du cou. Car celui qui aura appris que la nature emploie la cavité de l’épine à contenir le volume de la moelle n’aura pas de peine à se rendre compte de la différence de chacune des vertèbres. En effet, la nature, comme nous l’avons dit

  1. Le texte vulg. porte : Ὅτι μὲν γὰρ οὐδὲν ἡ φύσις ἐργάζεται μάτην καὶ ἐμοὶ γέγραπται. Mais B, dont le texte est aussi représenté par la traduction latine, donne :…ἐργάζεται μάτην εἰ μή τις ἤδη πέπισται, μάτην ἐμοὶ γεγρ.