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DES MATIÈRES EXCRÉTÉES EU ÉGARD AU DIAGNOSTIC.

en même temps que liquides et fétides. Ayant appris que les déjections n’avaient lieu que longtemps après les picotements, je conjecturai une affection des intestins supérieurs. De même, dans un cas différent, où le picotement était suivi d’une prompte déjection, je conclus à une affection des intestins inférieurs. Je guéris donc ce dernier par un lavement et l’autre par le régime alimentaire indiqué plus haut, sachant de science certaine, que les parties voisines de l’estomac sont soulagées plus promptement au moyen de ces aliments et des boissons administrés par le haut, et les parties rapprochées du fondement par les lavements.

(Il ne convient donc pas d’examiner simplement ce point seul : si c’est l’estomac ou l’un des intestins qui est affecté, mais encore quelle est l’affection ; il faut distinguer quels sont les signes propres des affections, et quels sont ceux des parties affectées. Ainsi pour l’estomac, l’apepsie est un symptôme, et la qualité nidoreuse ou aigre contractée par les aliments, révèle les affections de l’estomac et leurs causes. De même aussi pour l’intestin, l’époque des déjections, l’apparence des matières expulsées, les antécédents, l’effet des remèdes employés actuellement, indiquent simultanément et l’affection même et la partie où elle s’est formée. Supposez, en effet, une déjection renfermant soit des croûtes d’ulcères (ἐφελκίδεςfausse membrane ou partie même de la substance ulcérée. — Voy. p. 471, 548 ; VI, iv, et Dissert. sur la pathol.), ou des raclures de membranes, ou quelque matière sanguinolente, ou même toutes ces choses à la fois : l’intestin est ulcéré, on ne saurait en douter, mais l’ulcère se trouve-t-il dans les intestins grêles ou dans les gros intestins, c’est un point qui n’est pas encore évident et qu’éclairciront la forme des raclures, comme nous le disions tout à l’heure, et l’époque de la déjection et, en troisième lieu, le mélange de ces matières plus ou moins grand ou nul avec les excréments. En effet, les ulcérations des parties inférieures ne présentent aucun indice d’ulcères mêlés aux excréments. Les ulcérations situées un peu plus haut, en présentent, mais peu. Le mélange est plus prononcé dans les ulcérations supérieures, pour les intestins les plus élevés, le mélange des matières propres à l’ulcération avec les excréments est plus considérable encore.